Devant les hommes de médias, l’ordre des avocats a fait ce matin un point presse pour informer l’opinion sur les menaces qui pèsent sur l’institution judiciaire.
A ce point presse le bâtonnier Mamadou Souaré Diop a rappelé que le conseil de l’ordre des avocats de Guinée suit avec un grand intérêt les derniers développements de l’actualité judiciaires ce qui concerne notamment le traitement des dossiers impliquant certains acteurs politiques et de société civile.
Selon le bâtonnier, en dépit d’allégations respectées dans le judiciaire, portées à sa connaissance par les avocats en charge de la défense de ces acteurs ainsi que les dénonciations de la presse, le conseil de l’ordre des avocats a toujours choisi, nonobstant les critiques qui lui sont faites, de se tenir à équidistance des deux groupes d’avocats ( partie civile et défense) intervenant dans ces procédures.
Mais force est de reconnaître qu’au-delà de la position processuelle qui peut occuper un avocat dans une affaire, les avocats sont unis par un certain nombre de principes qui transcendent leurs positions dans un procès donné et qu’ils ont le devoir impérieux de défendre en toutes circonstances. A fait avoir Mamadou Souaré Diop au nom des avocats.
Rappelant qu’au nombre de ces principes, figure le principe de l’indépendance de la justice qui faut – Il le rappeler, n’est pas un privilège pour le juge, mais une garantie de bonne justice.
La défense de l’indépendance est une quête permanente et demeure vitale pour l’exercice voir la survie même de la profession d’avocat. Sans une justice indépendante, la profession d’avocat est condamnée à une mort inéluctable. C’est pourquoi, le barreau de Guinée ne peut rester indifférent face aux menaces qui pèsent sur l’institution judiciaire.
Il faut aussi souligner que dans cette déclaration le bâtonnier précise » Certains actes posés ces derniers temps par la justice guinéenne dans des dossiers concernant des acteurs politiques et de la société civile donnent l’impression que l’appareil judiciaire continue à être un instrument entre les mains des détenteurs du pouvoir politique. Certains actes posés ces derniers temps par la justice guinéenne dans des dossiers concernant des acteurs politiques et de la société civile donnent l’impression que l’appareil judiciaire continue à être un instrument entre les mains des détenteurs du pouvoir politique. Après les aveux publics faites par les magistrats au lendemain du 05 septembre 2021 relativement à leur assujettissement au pouvoir exécutif, les justiciables s’attendaient à une justice plus indépendante, plus vertueuse et plus protectrice des droits et libertés des citoyens.
Malheureusement, les mêmes pratiques continuent. La justice continue à être à la solde de l’exécutif. Quelle que soit la pertinence des arguments des avocats, le sort des citoyens reste fortement dépendant des désidératas des autorités publiques qui deviennent la seule boussole des décisions judiciaires. Il faut relever sans équivoque que les magistrats contribuent eux-mêmes, à travers ces pratiques d’un autre âge, à faire de l’indépendance de la justice un principe vide de sens ».
Le bâtonnier a enfin affirmé que le barreau de Guinée, dans son rôle de vigie de l’état de droit et du respect des droits et des libertés fondamentaux, en appelle au sens de responsabilité de magistrats en leur rappelant que leur fonction est un sacerdoce et exige de leur part un dépassement de soi et un courage à toute épreuve. Le barreau de Guinée rappelle que la » justice, boussole de la transition » ne doit pas être un vain mot. Les magistrats ont le devoir de lui donner un sens, dans l’intérêt exclusif des guinéens. Le barreau de Guinée, en guise de protestation contre les dysfonctionnement relevés, déclare le lundi 15 mai 2023 journée sans audience sur toute l’étendue du territoire national.
Aboubacar ll Sylla
626007479