La mise en accusation de Blaise Compaoré dans l’affaire de l’assassinat de Thomas Sankara, trente-quatre ans après les faits, peut-elle apaiser les tensions sur la scène politique burkinabè ? Ou, au contraire, risque-elle de les raviver ?
L’heure de la justice a-t-elle enfin sonné dans l’affaire de l’assassinat de l’ancien président Thomas Sankara et de ses compagnons ? Trente-quatre ans après les faits, la justice militaire a prononcé la mise en accusation de quatorze personnes. Parmi elles, l’ancien président Blaise Compaoré et son ex-chef d’État-major particulier, le général Gilbert Diendéré, qui devraient bientôt être jugés pour « attentat à la sûreté de l’État », « complicité d’assassinat » et « recel de cadavres ».
« La chambre de contrôle de l’instruction a décidé qu’il y avait suffisamment de charges à l’encontre de monsieur Blaise Compaoré et de treize autres personnes pour être renvoyés devant une chambre de jugement, s’est réjouit dans la presse locale Prosper Farama, un des avocats de la famille Sankara. Ce que nous attendons, c’est qu’il y ait une programmation le plus tôt possible dans le cadre de cette affaire. Les familles ont assez attendu. Il faut que chacun puisse s’exprimer afin que nous passions à autre chose. »
L’affaire Sankara, qui cristallise le débat public depuis des décennies, est l’un des dossiers à solder dans le cadre de la « réconciliation nationale » prônée par Roch Marc Christian Kaboré. Réélu à l’issue des élections de novembre 2020, le président burkinabè a créé un ministère dédié à cette cause, dirigé par l’ancien chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré.
Compaoré sera-t-il présent ?
JA