Le peuple soudanais est contre le coup d’Etat mené par l’armée. Pour preuve, depuis lundi, les populations manifestent leur désapprobation, brûlant des pneus et barricadant des routes. Les Soudanais considèrent que ce coup d’Etat «viole l’accord sur la transition démocratique», signé août 2019, entre les regroupements politiques du mouvement populaire et les généraux, en vue de mettre fin au règne d’Omar el-Béchir, qui était au pouvoir depuis 30 ans.
Le coup d’Etat mené par l’armée ne fait pas bonne presse dans l’opinion au Soudan. Après l’annonce, par le commandant de l’armée Abdel Fattah al-Burhan, de la dissolution du Conseil de souveraineté, du limogeage des gouverneurs et de la suspension de certaines dispositions du document constitutionnel portant sur la période de transition, le peuple est descendu dans les rues de Khartoum pour protester contre ce coup d’Etat. Et pas que ! Les syndicats et les comités de résistance populaire ont lancé une grève générale. Parmi leurs revendications figurent, entre autres, la libération du Premier ministre, Abdallah Hamdok et le rejet du coup d’Etat.
Selon les sources sur place, ces mouvements de pression ne baissent pas, malgré l’obtention de la libération du Premier ministre, Abdallah Hamdok, dans la soirée du mardi 26 octobre et la conférence de presse de l’armée, appelant le peuple au calme et à l’unité. Ce mercredi 27 octobre, la matinée a été marquée par l’affrontement entre les forces de l’ordre et la population en colère contre ce coup d’Etat, témoigne sur source sur place. «Une grande frange de la population est contre le coup d’Etat mené par l’armée. Les manifestants, conduits par les syndicats et le comité de résistance populaire, dont le Taef, ont érigé des barrières et brulé des pneus dans plusieurs agglomérations de Khartoum. Ils dénoncent ce qu’ils qualifient de violation de l’accord mettant fin au règne d’Omar El-Bechir», a-t-elle confié.
Notons que mardi, l’armée soudanaise, par le canal du commandant, Abdallah Hamdok, a expliqué, au cours d’une conférence de presse, que l’action menée est une interpellation face à la division qui s’observe dans ce pays. «Le pays traverse une période dangereuse et la seule issue est l’unité et la cohésion», a dit le gradé de l’armée soudanaise.
Source : Afrik.com