La juge d’instruction parisienne Sabine Khéris a levé le mandat d’amener visant Guillaume Soro, le président du Parlement de Côte d’Ivoire, arguant qu’il bénéficie d’une immunité diplomatique.
Guillaume Soro échappe à la justice française. Du moins pour le moment. La juge d’instruction parisienne Sabine Khéris a levé le mandat d’amener visant Guillaume Soro, président du Parlement de Côte d’Ivoire, ont annoncé, mardi, ses avocats Jean-Paul Benoît, Jean-Pierre Mignard et Pierre-Emmanuel Blard. La magistrate a en effet reconnu que Guillaume Soro était l’un des représentants officiels de la Côte d’Ivoire à la conférence COP21 sur le climat et qu’il bénéficiait du statut diplomatique, précisent ses avocats dans un communiqué.
Les défenseurs de Guillaume Soro ont, en effet, transmis à la juge un premier ordre de mission du président de la République ivoirienne, Alassane Ouattara, et un second de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Les avocats de Guillaume Soro s’étaient levés contre ce mandat d’amener, « délivré en méconnaissance des pratiques et usages diplomatiques admis et reconnus ».
Un mandat d’amener avait été lancé à la fin de la semaine dernière contre Guillaume Soro parce qu’il avait refusé de répondre à plusieurs convocations de la juge Sabine Khéris. Un mandat émis contre Guillaume Soro suite à une plainte de Michel Gbagbo, le fils de l’ancien Président ivoirien Laurent Gbagbo. Michel Gbagbo, qui possède la nationalité française, avait été arrêté le même jour que son père, le 11 avril 2011 à Abidjan, et incarcéré à Bouna, dans le nord du pays, jusqu’en août 2013. Michel Gbagbo a été condamné, en mars dernier à Abidjan, à vingt ans de prison pour son rôle dans les violences post-électorales qui ont fait 3 000 morts en 2011 et a fait appel. Il ne peut cependant quitter le territoire ivoirien. Il avait porté plainte pendant sa détention contre Guillaume Soro et tous les chefs rebelles de l’époque pour « enlèvement, séquestration, traitements inhumains et dégradants ».
De son côté, Guillaume Soro a toujours assuré n’avoir rien à se reprocher, arguant que si Michel Gbagbo avait été relâché, il aurait été lynché par la foule. D’ailleurs, ses avocats vont dans le même sens, assurant que ces faits allégués, « minimes, restent à prouver » et que leur client va porter plainte à son tour pour dénonciation calomnieuse. Etant actuellement en France, la question de savoir si Guillaume Soro pourrai rentrer en Cote d’Ivoire sans être inquiété par la justice française est donc visiblement réglée.
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