En sommant les étrangers de « quitter le pays », Goodwill Zwelithini, le roi de la nation zouloue, a mis le feu aux poudres. Depuis, il a démenti ses propos. Trop tard…
Décidément, le roi de la nation zouloue a bien du mal à se faire comprendre de la presse. À en croire le journal local Isolezwe, le 21 mars, lors de festivités en l’honneur de « la régénération morale » de son peuple, Goodwill Zwelithini, 66 ans, avait intimé aux étrangers « de faire leurs valises et de partir ». Le monarque s’est ensuite rétracté, arguant que ses propos avaient été mal traduits du zoulou.
Reste que, selon des témoignages, plusieurs auteurs des violences xénophobes survenues en avril se sont réclamés de lui pour justifier leurs actes. En 2012, après avoir déclaré que les homosexuels étaient « pourris », soulevant une vive polémique et contraignant le président Jacob Zuma à condamner ses propos, le roi avait déjà adopté la même ligne de défense. cour.
Descendant du légendaire Chaka Zulu
Quoi qu’il en soit, Sa Majesté, descendant d’un demi-frère du légendaire Chaka Zulu, ne risque pas de perdre sa couronne, dont il a hérité en 1971. Son titre est reconnu par la Constitution sud-africaine (au nom du « leadership traditionnel »), et sa cour en partie financée par des deniers publics. Le monarque préside en outre l’Ingonyama Trust, un fonds qui contrôle près d’un tiers du territoire de la province du KwaZulu-Natal au « bénéfice de la nation zouloue ». Surtout, le roi estime n’avoir de leçons à recevoir de personne.
Après les violences de ce mois d’avril, alors que Malusi Gigaba, la ministre des Affaires intérieures, fustigeait les propos outranciers de certains dirigeants, se sentant visé, il avait répliqué : « Je dis aux leaders politiques que nous devons nous respecter. Ce n’est pas parce qu’on est en démocratie qu’ils doivent se prendre pour des demi-dieux. »
Continuera-t-il de jouir d’une totale impunité ? Pas si sûr : après qu’un Sud-Africain a porté plainte contre lui pour « incitation à la haine », la Commission sud-africaine des droits de l’homme a ouvert une enquête.
afp