Face aux nombreuses spéculations liées à l’éventuelle concession du Port Autonome de Conakry à la société Albayrak Turizm Sehayat Insaat Ticaret de Turquie, le Ministre d’Etat, Ministre des Transports a tenu à lever l’équivoque à travers un point de presse tenu ce jeudi 16 août 2018 à Conakry.
Le transport maritime représente 80% des échanges mondiaux de marchandises. Les ports maritimes constituent les principales places de ces échanges. Conséquemment, les ports doivent s’adapter en permanence aux exigences des opérateurs, ce qui renforce le modèle du landlord port et la tendance au « toujours plus » en matière de développement des infrastructures portuaires et terrestres.
Pour faire face aux attentes et besoins de l’économie nationale, des opérateurs et des usagers, le port de Conakry doit avoir un programme d’investissement cohérent pour son développement car, il évolue dans un contexte concurrentiel très marqué par des mutations à la fois spatiales, technologiques et organisationnelles.
Ainsi, dans le cadre du développement et de la promotion des infrastructures économiques et son souhait de faire participer le secteur privé, le Gouvernement Guinéen a décidé de déléguer l’exploitation, le développement et la modernisation d’un périmètre composé de terre, bâtiments, de la superstructure et l’équipement situé sur le port commercial de Conakry avec toutes les obligations de service public qui s’y attachent.
Sur la base d’études, d’inspections, de négociations, de documents fournis par le port autonome de Conakry, sur les bilans, les activités et l’état du port, une solution pour construire, développer, exploiter, optimiser et assurer la maintenance du port de Conakry a été proposée par la société Albayrak Turizm Sehayat Insaat Ticaret AS. Le contrat de concession est régi par le droit guinéen.
Faisant cas des rumeurs de tout genre qui ont fait croire qu’il s’agit purement et simplement d’une cession définitive du port, le Ministre Aboubacar Sylla précise « Je dois d’abord commencer par dire que cet acte qui a été conclus par le Gouvernement guinéen et la société Albarak de Turquie, n’est pas une vente du port autonome. Le port autonome n’a fait l’objet d’aucune cession. Il n’y a eu aucune aliénation du patrimoine. Il s’agit tout simplement de mise en concession d’une période de 25 ans, autrement dit d’une délégation de service public qui est faite par l’Etat en faveur d’un opérateur privé. Je crois qu’il est très important qu’on le sache » a martelé le Ministre d’Etat.
La société Albayrak, à travers sa société filiale en Guinée, prendra en charge le financement des investissements nécessaires aux Activités Concédées qui se résument en : Gestion; Travaux et Equipements. Ce qui représente pour le Gouvernement une manière, de rendre le Port conventionnel de Conakry compétitif avec une extension des installations portuaires en vue de repositionner le PAC dans le peloton de tête des ports de la sous-région et attirer les amateurs et les grands acteurs maritimes et transformer le port de Conakry en un port de transit pour les pays voisins.
Pour appuyer ses propos, le Ministre d’Etat des Transports, a expliqué que le port conventionnel existe depuis les années 80. Donc ces installations sont aujourd’hui vieillissantes, et leurs remises en état et leurs extensions et modernisations exigent des montants considérables. D’où la nécessité de faire appel à un Opérateur privé qui assurera le financement à travers ses fonds propres sans pour autant mettre en péril le budget de l’Etat.
Les travaux concernent entre autres : la réhabilitation des infrastructures, la réalisation des superstructures, la remise à niveau des équipements de balisage, la réalisation des voieries et réseaux divers, acquisition et mise en service des équipements (grues, engins de parc, remorqueurs, véhicules, engins divers…), réparation et rénovation des bouées et bittes d’amarrage, renouvellement des revêtements des terre-plein bord à quai avec éclairage, rénovation des structures portuaires ( 5000m² de l’atelier de maintenance, 12000m² d’entrepôts…), mise en place d’un système du port, les dragages d’approfondissement et de d’entretien pour un montant total de 303.367.224,95 US$. Les travaux ne sont pas exhaustifs ainsi que les équipements.
Outre la question de concession du port, le Ministre d’Etat des Transports a également abordé la question de licenciement du personnel. A ce niveau, le Ministre Aboubacar Sylla a rassuré que les travailleurs du port seront maintenus, et la société Albarak pourrait même procéder à des recrutements externes afin de répondre au nombre d’employé sollicité.
Le port de Conakry a un volume d’activité d’environ 9 millions de tonnes. Pour que le port soit porteur de toute la croissance économique que le pays est en train de générer à travers de nombreux investissements surtout dans le domaine minier et dans d’autres secteurs, il est donc important que l’extension de ce port intervienne le plus rapidement possible.
Jamais un contrat en République de Guinée n’a bénéficié d’autant d’attention, et fait l’objet d’autant d’accompagnement de la part d’experts étrangers, d’institutions étrangères internationales, et de cabinet conseil. Non seulement le gouvernement s’est assuré la collaboration de la banque africaine de développement qui a mis à sa disposition deux experts, un ingénieur en travaux publics et un ingénieur en travaux maritimes mais aussi le gouvernement a eu la collaboration de deux grands consultants de deux cabinets juridiques qui ont participé à la rédaction de ce document avec les autorités guinéennes pour le respect des intérêts de la Guinée dans le cadre de cette concession.
La Cellule de Communication du Gouvernement.