Un missionnaire espagnol, ayant contracté le virus Ebola au Libera, va être rapatrié afin d’être soigné dans un hôpital spécialisé pour ce type de maladie. La sécurité des Espagnols sera-t-elle garantie ? Le prêtre infecté recevra-t-il lui aussi des injections du mystérieux sérum qui a permis de sauver deux vies américaines ?
Un missionnaire espagnol âgé de 75 ans, Miguel Pajares, ayant contracté le virus Ebola au Liberia va être rapatrié en Espagne. C’est à bord d’un Airbus militaire médicalisé que le prêtre sera transporté. L’appareil a décollé ce jeudi de la base de Torrejon, près de Madrid, à destination du Liberia.
L’appareil est « équipé avec les moyens nécessaires pour transporter en toute sécurité trois patients sans risque de contagion », a indiqué un porte-parole du gouvernement. Le nombre de personnes qui seront rapatriées ainsi que la date de retour de l’appareil n’ont pas été mentionnés. Six personnes au total ont été placées en isolement dans l’hôpital de Monrovia, où se trouve le prêtre, affirme l’Ordre hospitalier de San Juan de Dios. Ce dernier a demandé « l’évacuation d’urgence vers l’Espagne » de deux autres de ses membres infectés, les sœurs Chantal Pascaline Mutwamene, une Congolaise, et Paciencia Melgar, une Equato-Guinéenne. Mais Madrid n’a, pour le moment, donné son feu vert que pour les ressortissants espagnols. « La demande que nous avons est celle des Espagnols, et ce qu’examine le pays c’est le rapatriement des Espagnols », a affirmé la directrice de la Santé, Mercedes Vinuesa. Parmi les six personnes placées en isolement, figure une autre missionnaire détentrice d’un passeport espagnol, Juliana Bohi, selon ABC.
La sécurité des Espagnols garanties ?
Ce rapatriement soulève de nombreuses interrogations, notamment sur la sécurité des Espagnols, mais Mercedes Vinuesa se veut rassurante : « la sécurité des Espagnols est garantie ». Une fois de retour à Madrid, Miguel Pajares « ira dans un hôpital préparé pour accueillir ce type de malade » comme celui par exemple de la Paz à Madrid, a précisé le porte-parole.
De son côté, le missionnaire a exprimé son soulagement de rentrer au pays afin d’y être soigné. « Cette nouvelle me redonne du courage. C’est formidable. Je suis content. Ça vaut la peine de lutter », a réagi l’intéressé par téléphone avec le journal ABC. La veille, il avait expliqué à la chaîne de télévision américaine CNN : « J’ai de la fièvre. Je n’ai pas d’appétit (…), j’ai pas mal de douleurs articulaires. J’ai besoin d’aide pour aller d’un endroit à l’autre ».
Polémique : un remède pour les Occidentaux ?
Miguel Pajares va-t-il bénéficier du remède miracle qui a permis de sauver deux Américains du virus Ebola ? Les injections d’un mystérieux sérum ont en effet permis au médecin Kent Brantly et à son assistante Nancy Writebol, qui avaient contracté le virus Ebola pendant une mission au Liberia, de montrer d’étonnants signes de rémission. « Vraisemblablement sauvés », ces derniers sont aujourd’hui hospitalisés aux Etats-Unis et seraient dans un état stable, a indiqué la chaîne américaine CNN.
Alors que l’épidémie a tué 932 personnes en Afrique de l’Ouest, selon un nouveau bilan diffusé mercredi par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Président américain Barack Obama a jugé « prématurée », ce mercredi, l’utilisation de ce sérum, nommé « MZapp », en Afrique de l’Ouest. « Je pense que nous devons laisser la science nous guider. Et je ne pense pas que nous ayons toutes les informations pour déterminer si ce médicament est efficace », a indiqué Barack Obama qui s’exprimait à l’issue du sommet USA/Afrique qui s’est achevé ce mercredi, rapporte Le Nouvel Observateur.
Si le prêtre espagnol est lui aussi amené à bénéficier du « MZapp », les Africains se poseront très certainement la question de savoir si ce sérum n’est pas prévu pour uniquement guérir les Occidentaux. Et à juste raison.
Afrik.com