Réuni le 25 juillet, le bureau de la Fédération algérienne de football (FAF) a interdit le recrutement de joueurs étrangers dans le championnat national.
Le bureau fédéral de la FAF a décidé « d’arrêter le recrutement d’effectifs étrangers dans les clubs professionnels. Aucun recrutement de joueurs étrangers ne sera autorisé à partir de la prochaine date de signature », selon un communiqué publié dimanche 26 juillet.
La FAF justifie cette mesure en raison « des difficultés financières, de l’impossibilité d’obtenir des devises légalement pour payer les salaires et indemnités de formation et de solidarité des joueurs » et en raison « des agissements de certains agents de joueurs ».
Les joueurs étrangers déjà en contrat avec les clubs régionaux sont autorisés à rester pour cette saison mais leur contrat ne sera pas renouvelé lors du prochain mercato. La FAF demande aux clubs professionnels de « revoir leur effectif de manière à faire des économies » en raison du nombre croissant de joueurs.
Certains clubs sont en difficulté financière et ont du mal à payer leurs joueurs dans les délais, alors mieux vaut faire l’économie des joueurs étrangers pour se ressaisir, voilà le message de la fédération algérienne.
Des transactions illégales
Autre problème soulevé par la FAF, les transactions sur le marché informel effectuées pour pouvoir payer les joueurs étrangers en euros. Leur salaire leur est généralement versé en liquide après que les dinars algériens aient été changés en devises au marché noir. Interdire les joueurs étrangers serait pour la FAF une manière de mettre un terme à ces pratiques illégales.
A partir de la saison 2015/2016, la fédération rendra d’ailleurs obligatoire le paiement de tous les joueurs par virement bancaire ou postal et demande aux clubs de présenter chaque trimestre leur déclarations.
Conséquences pour le foot algérien ?
Au final, les joueurs étrangers, s’ils sont les premiers concernés par cette mesure, en seront pas les seuls à en pâtir. Les 16 clubs de ligue 1 devraient également être affectés.
« Cette décision est d’ordre économique mais elle ne représente pas une bonne chose pour le football algérien. Nous avons besoin de joueurs étrangers pour gagner des compétitions africaines », explique Amine, supporter de la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK), club qui compte cette saison deux joueurs Burkinabè, le défenseur Patrick Malo et l’attaquant Banou Diawara.
« Les meilleures écoles sont africaines et nous avons besoin de ces joueurs pour leur technique et leur connaissance du terrain », ajoute Amine, qui rappelle que l’attaquant camerounais Ebossé, mort dans les tribunes algériennes à l’issue d’un match avait été sacré meilleur butteur du championnat d’Algérie en 2013/2014.
Jusqu’à présent, chaque club de ligue 1 avait la possibilité de recruter trois joueurs étrangers. Pour cette saison, l’Algérie en compte entre 29 et 32 répartis à travers les différents clubs. La plupart de ses joueurs étrangers sont africains et l’Algérie représente pour eux un tremplin vers l’Europe.
Sur les réseaux sociaux, nombreuses sont les critiques à dénoncer le caractère discriminatoire de la mesure. Les joueurs étrangers, les clubs de ligue 1 ou encore la FIFA n’ont pour l’instant pas réagi à cette annonce inédite dans le monde du football.
afp