Les trois institutions républicaines récemment mises en place, l’INDH, la HAC et la Cour constitutionnelle ont du mal à fonctionner, faute de moyens matériels et financiers à leur disposition. Ces institutions devant s’ajouter aux autres piliers de l’édifice d’un Etat de droit n’ont pas encore leur budget de fonctionnement. Alors que dès après leur mise en place, certaines parmi elles ont commencé leurs activités.
Les membres de l’Institut national de droits de l’homme (INDH) n’ont pas de bureau. Leur président siège dans un bureau logé au Palais du peuple. Tandis que la Cour constitutionnelle attend la fin des travaux d’un immeuble, situé non loin de la Cour d’Appel de Conakry.
Quant à la Haute Autorité de la Communication (HAC), elle hérite du pauvre siège de l’ancien CNC, logé au Palais du 25 Août où ses membres partagent deux par bureau dans des conditions difficiles et indignes de leur rang.
Le cas de la Haute Autorité de la Communication a retenu notre attention. Ses membres venus d’horizons divers sont contraints selon la loi de s’abstenir à toute autre activité rémunératrice. Dire que ses membres travaillent depuis mars 2015 sans relâche. Et ils n’ont pas de salaires. Pire, ils ignorent le budget qui leur sera alloué alors que la Loi stipule que leurs salaires doivent être fixés à hors-échelle par décret présidentiel. Et ce décret tarde à tomber. Alors que du côté des finances et du budget, on fait une fuite en avant. Là-bas, on fait croire qu’un centime n’est prévu pour ces institutions durant l’année budgétaire en cours. Pendant ce temps, les membres de ces trois institutions continuent à tirer le diable par la queue. Car, on est loin de 2016. Une situation qui amène à se demander pourquoi avoir créé ces institutions sans leur allouer un budget de fonctionnement. N’est ce pas mettre la charrue avant les bœufs?
La dernière pilule amère avalée par la HAC est la perturbation de son plan de régulation durant la période pré-électorale. Ses membres devraient sillonner Conakry et les régions de l’intérieur pour une visite de terrain. Une mission déjà compromise car l’institution ne dispose pas de moyens de déplacement. Sa demande faite à cet effet à qui de droit reste sans suite.
Selon des informations dignes de foi, le dossier en question, après avoir transité chez le Ministre Directeur de cabinet, Mohamed Diané, s’est retrouvé sur la table du chef de l’Etat qui tarde à le signer. Les membres de la HAC qui voulaient rapidement se rendre à l’intérieur du pays, peuvent encore attendre en se pliant aux humeurs du chef de l’Etat.
De tout ce qui précède, l’on arrive toujours pas à expliquer cette attitude du président Alpha Condé qui semble prendre à la légère le rôle de ces institutions républicaines qui pourtant constituent l’épine dorsale dune véritable démocratie dans tout pays civilisé se réclamant cette doctrine.
Or, paradoxalement, le chef de l’Etat guinéen tenait vaille que vaille à doter le pays de toutes ces structures qui traduisent sa bonne volonté de faire de notre pays un exemple de vie républicaine.
Mais à cette allure, c’est la déception et la désillusion qui se lisent sur tous les visages des responsables de ces institutions républicaines qui s’interrogent du bien fondé de ce comportement incompréhensible du côté de sekhoutoureya.
Dan tous les c’est une honte pour notre pays. Le président Alpha Condé a intérêt à raccorder ses violons. Surtout en cette phase cruciale de l’élection présidentielle qui s’annonce.
Rester ou partir, c’est le dilemme auquel sont confrontés aujourd’hui les membres de ces trois institutions qui se donnent pour l’instant un temps de réflexion
Toutefois, la balle est dans son camp. Il a encore du temps pour se ressaisir et rectifier le tir s’il ne veut pas ternir son image de marque qui a déjà pris un coup à cause de cette affaire des institutions républicaines qui n’en valait vraiment pas la peine.
mediaguinee