L’épidémiosurveillance de la faune, potentiel réservoir de maladies zoonotiques telle que la Maladie à Virus Ebola (MVE) qui frappe la Guinée depuis décembre 2013, constitue un maillon essentiel du dispositif de surveillance intégrée des maladies infectieuses.
Suite à l’apparition de la MVE en Guinée, qui a causé de nombreuses pertes en vies humaines, l’objectif premier de tous les partenaires était de stopper la transmission interhumaine. Dans cette optique, la FAO, en coordination avec le Gouvernement et les partenaires impliqués, s’est engagée en priorité dans les opérations de prévention et de sensibilisation des communautés sur le terrain, à travers la formation d’agents du développement rural, la distribution de kits de prévention, tout en procédant à l’évaluation rapide de l’impact de l’épidémie sur l’agriculture et la sécurité alimentaire.
Alors que se poursuivent les activités de sensibilisation en Basse Guinée, où la maladie persiste dans certaines zones, les partenaires ont initié les activités visant à permettre l’identification rapide du virus Ebola au sein de la faune sauvage. Dans ce cadre, les dispositifs de surveillance sont renforcés à travers une approche multisectorielle qui réunit les agents des services décentralisés de l’élevage, de l’environnement et de la santé publique. Cette démarche illustre le concept «une seule santé» qui propose un cadre stratégique intégré de réduction des risques de maladies infectieuses à l’interface Animale – Humaine – Environnementale.
Du 19 au 22 juin 2015, 50 agents de surveillance ont ainsi participé à un atelier de formation organisé par la FAO, en partenariat avec le Ministère de l’Elevage et des Productions Animales, et avec l’appui des Ministères de l’Environnement et de la Santé Publique. L’atelier s’est déroulé à Mamou, à 270 km de Conakry. Cette formation, destinée aux agents du Réseau de surveillance des Maladies Animales et humaine a permis de renforcer leurs connaissances et les capacités techniques de surveillance de la faune.
« Cet échange, nous a permis de cerner le bon fonctionnement d’un système de surveillance de la faune. Ce qui est surtout important, nous sommes désormais bien outillés sur les notions relatives à la maladie à virus Ebola qui a fait assez de victimes en Guinée, et également sur d’autres maladies zoonotiques. Et pour nous permettre d’être toute de suite opérationnels, nous exhortons le Gouvernement et la FAO, de mettre à notre disposition le matériel nécessaire en vue de l’atteinte des objectifs » a dit Dr Danielle Kourouma, chargée de la Santé publique vétérinaire de la préfecture de Fria.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Préfet de Mamou et les travaux de l’atelier ont été animés par un expert en évaluation et gestion des risques, un épidémiologiste et un expert vétérinaire. A terme, l’objectif des différentes activités est la mise en place d’un système d’alerte précoce visant à identifier rapidement le virus Ebola au sein de la faune et des populations locales à même de permettre de déclencher des réponses rapides.
source: FAO