La multiplication des attaques terroristes de la secte extrémiste Boko Haram inquiète de plus en
plus la population camerounaise. Bien que les hostilités ne soient encore menées que dans l’extrême Nord du pays, une éventuelle infiltration du groupe dans les autres régions est possible. Enquête dans les milieux étudiants de Yaoundé et de Douala…
La majorité des étudiants des deux principales villes universitaires du Cameroun font confiance aux forces de défense camerounaises pour gagner la lutte contre Boko Haram. Le président de la République Paul Biya, avant son départ pour Washington, où il est invité à prendre part au sommet Etats-Unis/Afrique, s’est voulu rassurant en disant que « Boko Haram ne peut pas dépasser le Cameroun. Nous allons les vaincre ».
Les violences et les agressions de l’organisation terroriste Boko Haram à Kolofata dans le département du Mayo-Sava, région de l’Extrême-Nord du Cameroun, ont en effet suscité de l’inquiétude dans le reste de la population camerounaise, particulièrement parmi les étudiants de Yaoundé et de Douala. En effet, certains étudiants les plus pessimistes penchent pour une avancée probable de la menace terroriste vers les capitales. Car la mouvance Boko Haram aurait commencé avec le phénomène des coupeurs de route dans le Nord du pays, puis par l’enlèvement d’étrangers dans la même zone et maintenant les attaques des élites dirigeantes et en particulier l’enlèvement de l’épouse du vice-Premier ministre camerounais.
Il apparaît difficile de définir clairement les réelles motivations de Boko Haram au Cameroun. Ainsi, certains craignent une prolifération de la violence au sein d’un territoire difficile à contrôler, les frontières étant peu étanches entre le Cameroun et le Nigeria au niveau des zones les plus septentrionales.
C’est en ce sens qu’ont été annoncées les mesures de sécurité prises par le président de la République pour renforcer la sécurité dans le pays et rassurer la population camerounaise. Il s’est exprimé le week-end passé, lors d’une interview au Salon d’Honneur de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, dans laquelle il a donné des assurances sur la situation qui règne dans l’Extrême-Nord, marquée par des attaques des islamistes de la secte Boko Haram.
ll précise en effet que « la lutte contre Boko Haram est une lutte longue, on a affaire à un ennemi pervers, sans foi ni loi, qui attaque la nuit, qui égorge, et qui a évidemment commis des exactions à Kolofata et à Hile-Halifa. Alors, ce que je peux dire, c’est que les Camerounais doivent garder confiance. Le chef d’état-major, je l’ai envoyé là-bas pour réorganiser notre dispositif ; j’ai envoyé des secours, des renforts en hommes et en matériels. Rien n’est exclu, je ne peux pas en dire plus, nous avons renforcé notre potentiel et je crois que les jours à venir montreront que nos efforts pour organiser une riposte et une défense de notre territoire sont efficaces… ».
Dans cette même direction, le Président Biya a poursuivi en disant : « Pour tous les Camerounais, je dis ceci : dans la vie d’une Nation, il y a des moments difficiles. A ces moments-là, il faut faire preuve de courage, de solidarité et de patriotisme. Pour ce cas précis, je dis que le Cameroun a eu à traverser d’autres épreuves. On a eu à lutter contre ce même Nigeria pour Bakassi et avant, on a éradiqué les maquis (des mouvements révolutionnaires), on est venu à bout des villes mortes ; ce n’est pas le mouvement Boko Haram qui va dépasser le Cameroun. Nous continuons le combat et nous les vaincrons ».
Cette attitude martiale et résolue fait penser aux plus optimistes que la guerre contre Boko Haram est gagnée d’avance… Pour les plus pessimistes, en revanche, le pays n’en est qu’au commencement d’une épreuve qui pourrait durer et prendre des formes inattendues.
Afrik.com