Le dialogue inter guinéen entamé récemment dans les locaux du palais du peuple à Conakry vient de connaitre son premier coup dur. L’opposition républicaine qui constitue l’une des parties prenantes vient de suspendre sa participation. Pour en savoir d’amples informations sur cette décision surprenante, le porte-parole de cette opposition, Aboubacar Sylla nous a confié :
« L’opposition républicaine a décidé ce vendredi 26 juin 2015 de suspendre sa participation au dialogue. Ce dialogue, pratiquement n’en est pas un. C’est la juxtaposition de deux monologues. Nous avons retenu quatre points à l’ordre du jour. Les points comme les délégations spéciales, le calendrier électoral des communes, la question du fichier électoral et celle de la CENI. Aucun consensus n’a pu être trouvé sur aucun des points. Pire, la mouvance présidentielle ne fait que faire des obstructions et des blocages. Elle (la mouvance) refuse dès fois qu’il y ait un débat sérieux autour de nos revendications. C’est un dialogue où la mouvance présidentielle fait preuve d’une arrogance. Il ne s’agit pas donc d’un dialogue. Nous avons dit que nous n’allons pas prêter le flanc à cette situation et nous avons décidé de quitter la table du dialogue. Nous avons donc décidé de suspendre notre participation jusqu’à ce que nous percevions d’un signe fort et consistant de la volonté de la mouvance d’aller à un vrai dialogue », précise-t-il.
Amadou Damaro Camara, président du Groupe parlementaire de la Majorité: « on ne sait pas ce que nos frères de l’opposition veulent »
« On a décidé de faire de la CENI un point de débat, pas un point sur lequel on doit avoir une conclusion. Si je devrais résumer la totalité des huit jours des travaux, l’opposition a demandé dans un premier temps la suspension des activités de la CENI relative au chronogramme en sa partie communale, nous y avions accédé. Cela n’a pas suffi, l’opposition a demandé l’annulation du chronogramme, nous y avions accédé. Nous avons voulu parler des délégations spéciales, ils ont dit non : évacuons, c’est prématuré. Nous avons parlé du deuxième point, le calendrier électoral, ils nous ont proposés des élections le 30 août. C’est-à-dire que le 1er juillet, le président de la République doit prendre un décret pour convoquer les électeurs aux urnes sans liste, sans révision, sans logistique…Naturellement, pour quelqu’un qui a l’amour du pays, on n’y a pas accédé. Hier, on a palé du fichier. On a posé toutes les questions concernant le fichier. Ils ont dit qu’il n’y avait pas suffisamment de filtres pour qu’ils en soient rassurés. Nous leur avons dit dans ces conditions, la CENI a fait des propositions pour que le fichier soit propre, si vous en avez d’autres, proposez-les, nous sommes prêts à vous accompagner. La volonté de la mouvance est d’avoir des élections transparentes et un fichier crédible. Mais nous attendions que tout soit fini, nous allons nous prononcer. Aujourd’hui, ils sont venus avec une autre revendication. Nous sommes à moins de cent jours de l’élection présidentielle, ils demandent qu’on fasse les élections le 30 août et aujourd’hui, ils demandent qu’on reforme la CENI, qu’on change les commissaires de la CENI. Bon finalement, on ne sait pas ce que nos frères de l’opposition veulent. Mais encore, une fois, la mouvance est prête à discuter de toutes les propositions, qu’elles viennent de l’opposition ou de nos partenaires de développement, toute proposition qui va concourir à rendre les élections transparentes et crédibles ».
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