La tension est vive entre acteurs politiques sur le calendrier électoral. Après Cellou Dalein de l’UFDG, Sidya Touré de l’UFR, c’est Yansané Bintou Touré du Parti guinéen pour le progrès et le développement (PGPD) de taper sur la table.
A en croire la présidente de cette formationpolitique, si le quinquennat du chef de l’Etat actuel arrive à expirer [après le 31 octobre 2015, NDLR] c’est son dauphin constitutionnel qui doit prendre les rênes du pouvoir.
Selon la constitution guinéenne, en cas de vacances de pouvoir ou des forces majeurs, c’est le président du parlement qui doit diriger le pays. Avec la situation politique qui se crispe du jour en jour, la dirigeante du PGPD craint une nouvelle transition en République de Guinée. Car, explique-t-elle, « si on continue dans ces discussions, on risque de ne pas organiser les élections présidentielles même si une date est fixée pour le 11 octobre ».
« Ce qui reste clair, si son [Alpha Condé] mandat échu, il n’a plus de légitimité, il n’a plus de légalité. Forcément, il sera remplacé par monsieur le Président de l’Assemblée nationale, constitutionnellement qui va gérer les rênes du pouvoir jusqu’à ce qu’on ait un nouveau président de la République », ajoute-t-elle.
Elu dans des conditions controversées, la patronne du PGPD redoute que l’actuel président de l’Assemblée nationale ne soit à son tour contesté comme c’est fut le cas de la prise du pouvoir par l’armée après la mort du général Lansana Conté, le 22 décembre 2008.
« On a vu ici à la mort du président Lansana Conté, normalement, c’était Aboubacar Somparé qui devait constitutionnellement remplacer. Très malheureusement, il y a eu un coup d’Etat, c’est Moussa Dadis qui est venu comme un cheveu dans la soupe. Donc, je m’inspire de ça pour dire qu’on s’inquiète pour ne pas qu’on retombe dans une transition. On sait comment Monsieur Kory Koundiano a été désigné, ç’a fait assez de polémiques même si c’est par voie élective mais il a été proposé par le Président de la République », affirme la candidate déclarée à présidentielle de cette année.
Pour sortir de l’impasse, Madame Yansané préconise un dialogue inclusif de tous les acteurs politiques. La CENI, dit-elle, doit sortir de son mutisme pour dialoguer avec tous ceux qui sont concernés par les élections. Une rencontre entre mouvance présidentielle et opposition est prévue le 15 juin prochain sous l’égide du ministre de la justice. A la veille de cette date, les discours des deux camps se radicalisent.
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