Feux croisés: la justice américaine a inculpé mercredi 9 membres de la FIFA et 5 partenaires pour corruption, tandis que la justice suisse s’intéresse aux conditions d’attribution des Mondiaux 2018 et 2022. Le point sur les procédures.
Neuf hauts responsables de la FIFA, dont deux vice-présidents actuels, Jeffrey Webb et Eugenio Figueredo, ainsi que cinq partenaires de la FIFA en charge du marketing ont été inculpés mercredi pour des faits de corruption par un tribunal fédéral à New York. Sept de ces quatorze personnes avaient été interpellées quelques heures plus tôt dans leur hôtel de Zurich, en Suisse, à quelques heures du congrès de l’organisation et de l’élection de son président, l’un et l’autre maintenus par la FIFA. L’instance s’est posée en «victime» lors d’une conférence de presse de son porte-parole, Walter De Gregorio, à la mi-journée.
Webb, un favori de Blatter
Les suspects font l’objet d’une demande d’extradition. Ils vont être entendus par la police de Zurich. Ceux qui accepteront leur extradition feront l’objet d’une procédure simplifiée «par laquelle l’Office Fédéral de la Justice pourra sans délai approuver la demande d’extradition vers les Etats-Unis et l’exécuter. Pour celles qui s’y opposeront, l’OFJ priera les Etats-Unis de faire parvenir une demande formelle d’extradition à la Suisse dans le délai de 40 jours prévu par le traité d’extradition en vigueur entre les deux pays.»
Le mois dernier, Jeffrey Webb, 50 ans, le patron de la CONCACAF, avait été présenté par Sepp Blatter, le président de la FIFA, comme l’un de ses possibles successeurs.
47 chefs d’inculpation
Les faits reprochés aux mis en examen s’étalent sur les… 24 dernières années. La procédure pénale concerne l’attribution de droits médias, de commercialisation et de sponsoring lors de la diffusion aux Etats-Unis et en Amérique du Sud de compétitions FIFA.
«La corruption a été endémique, systémique et profondément enracinée aussi bien à l’étranger et ici aux Etats-Unis», a indiqué la procureure générale Loretta Lynch. Selon l’acte d’accusation, lourd de 47 chefs d’inculpation, «le système s’étend sur au moins deux générations de fonctionnaires de football qui ont abusé de leur position pour capter des millions de dollars en pots-de-vin». Au même moment, dans le cadre de cette procédure, des perquisitions se poursuivaient au siège de la CONCACAF à Miami.
Les Mondiaux 2018 et 2022 dans le viseur suisse
Dans une procédure distincte, le parquet suisse a annoncé avoir saisi des documents électroniques au siège de la FIFA à Zurich. Ces saisies ont eu lieu dans le cadre d’une procédure pénale contre X pour soupçon «de blanchiment d’argent et gestion déloyale» entourant les attributions des Coupes du monde de football de 2018 et 2022. Cette procédure, ouverte depuis le 10 mars, n’avait pas été rendue publique jusqu’à aujourd’hui.
Quelle que soit l’issue de cette procédure, il faut rappeler que seul le comité exécutif de la FIFA peut décider d’un éventuel retrait de la Coupe du monde à la Russie (2018) et au Qatar (2022). La Fédération russe d’ailleurs a très vite réagi mercredi en indiquant que les arrestations du jour n’auraient aucun effet sur l’organisation du tournoi en 2018. Le porte-parole de la FIFA a dit de même à propos de deux compétitions.
(L’Equipe)