Candidat à l’organisation de la CAN 2017 en lieu et place de la Libye, le Ghana a finalement été battu par le Gabon, mercredi au Caire. Rentrée bredouille avec l’Algérie, malgré son ambition, la délégation des Black Stars se pose des questions sur le déroulement du scrutin.
Les Ghanéens l’ont mauvaise… Après les éditions de 1963, 1978, 2000 et 2008 la délégation des Black Stars se voyait décrocher pour la 5e fois l’organisation de la compétition phare du continent. Ses membres ont finalement déchanté mercredi, tout comme ceux de l’Algérie, au siège de la Confédération africaine de football au Caire, en voyant le Gabon être désigné pays hôte de la CAN 2017. Choix qui a surpris les deux camps perdants, qui voyaient leurs dossiers comme étant « plus solides« .
Les coulisses d’un vote loin des caméras
Et si Algériens et Ghanéens ont tout de même félicité leurs homologues gabonais, les sourires de façade ont difficilement pu cacher l’amertume de la défaite, notamment vu les circonstances dans lesquelles s’est déroulée l’attribution de cette CAN. Randy Abbey, membre de la délégation ghanéenne, a été le premier à faire part de ses interrogations, indiquant aux médias ghanéens Joy Sport et Ghanaweb, à l’issue de l’assemblée : « Il s’est passé quelque chose et dans les prochaines heures ou jours vous allez en entendre parler. J’en suis sûr, surtout de la part des Algériens. »
Suffisant pour semer le doute sur le déroulement du scrutin, d’autant plus que le vote n’a pas été diffusé. Joy Sport affirme que la cérémonie devait initialement être retransmise, notamment via le diffuseur Supersport, mais que « tout a été annulé à la dernière minute, sans raison. » Le média ghanéen s’interrogeant également sur la répartition des votes des 14 membres du Comité exécutif de la CAF, aucune information n’ayant filtré.
Quel décompte ?
Interrogation partagée par Randy Abbey. « Même les membres du comité exécutif de la CAF ne connaissent pas le résultat des votes, seul Issa Hayatou a pu le voir« , déplore t-il. « Les règles disent qu’un vainqueur doit avoir au minimum 8 des 14 voix, mais personne ne connaît le décompte pour dire combien de voix le Gabon a eu. On nous a amené dans la salle de conférence et Issa Hayatou est arrivé avec son papier indiquant que le Gabon a gagné« , poursuit l’ancien directeur de communication de la Fédération ghanéenne.
Suffisant pour raviver les thèses complotistes et les interrogations sur les vrais raisons de cette attribution de la CAN à un pays qui l’a déjà organisée en 2012, le camp algérien allant jusqu’à remettre en question sa représentativité au niveau de la CAF, par l’intermédiaire de son ministre des Sports, Mohamed Tahmi. « C’est assez embarrassant que cela puisse encore se dérouler en 2015. Peut-être est-ce la culture ici au siège de la CAF. Comme ils disent en gestion stratégique : ’C’est comme ça qu’on gère notre entreprise’, conclura ironiquement Abbey.
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