Paris, 5 mars 2015 – Au cours de la troisième rencontre en quatre ans, entre le président Alpha Condé et le patronat français, ce dernier a accueilli le chef de l’Etat guinéen ce 5 mars 2015 au huitième étage de son siège à l’avenue Bosquet à Paris.
A la tête d’une délégation comprenant le ministre d’Etat en charge de l’Economie et des finances, Mohamed Diaré, le ministre d’Etat Kassory Fofana, le ministre conseiller spécial, Rachid Ndiaye, le directeur général de l’Apip, Gabriel Curtis, et une grande représentation du Patronat guinéen. Pour le Medef, il s’agissait avant tout d’une opération pour consacrer sa volonté de travailler en Guinée, selon son porte-parole, Patrick Lucas :
« les entreprises françaises sont en Guinée pour le long terme, en voulant se différencier d’autres acteurs qui se désintéressent des problèmes d’environnement et de la politique de formation, ce qui est notre Adn à nous ». Comme au sommet de Bruxelles du 3 mars sur Ebola, le président Alpha Condé a rappelé un certain nombre de paramètres : « La crise sanitaire Ebola a été préjudiciable à notre économie et jeté un voile sur tous nos acquis dans le cadre des équilibres macro économiques. Aujourd’hui, malgré les succès enregistrés dans la lutte contre la maladie, nous observons un devoir de vigilance et renforçons notre stratégie de lutte contre la l’épidémie. Et nous voudrions également que les financements promis soient réellement décaissés ».
A l’attention des patrons français, le président Alpha Condé a apporté un nombre de précisions sur les futurs partenariats stratégiques dans le domaine de l’eau, avec la Société des eaux de Guinée (SEG) qui va accueillir les sociétés françaises Saur et Veolia, l’électricité avec l’intérêt manifesté par Edf, après le prochain appel d’offres validé avec la Banque mondiale. Egalement dans le domaine des infrastructures routières dans lequel, certaines sociétés françaises comme Satom, œuvrent déjà, notamment en Guinée forestière. Il y a aussi le domaine des barrages hydroélectriques auquel s’intéresse Christophe Margerie de Alsthom pour le dispatching de l’énergie de Kaléta. Car, pour l’énergie notamment, le chef de l’Etat guinéen a promis la tenue prochaine d’un Tour de table autour du barrage de Souapiti en 2015 avec des partenaires comme la Banque mondiale, Mubadala et la BEI. Souapiti sera hautement complémentaire des barrages de Kaléta et de Garafiri. Mais pour cela, il faut régler quelques contingences techniques, notamment la présence de 40.000 personnes autour du site.
A toutes ces entreprises françaises, le message présidentiel est clair : « Il faut venir en Guinée. Il faut que les entreprises françaises soient plus audacieuses », a déclaré le président Condé qui, au passage, a rendu hommage au partenariat avec Air France pour la gestion de l’aéroport de Conakry avec la Sogeac. Tout en citant en bon exemple la réalisation du pont de Taouyah, en banlieue nord-ouest de Conakry, par une entreprise française : « Le pont de Taouyah est un ouvrage qui va durer » dit-il, parce que construit sur la durée, pour répondre aux exigences de l’Union européenne qui ne veut plus financer certaines routes, à cause de leur faible résistance au passage de certains camions de poids lourds. « Nous souhaitons désormais des routes en béton armé, solides et larges ». A l’instar du projet envisagé pour la construction de routes autour des zones de Hamdallaye, Cosa, Bambéto, Enco 5 par la société française Louis Berger.
Mais les entreprises françaises restent pénalisées par l’absence de la garantie Coface à leurs actions en direction de la Guinée, déplorent les privés guinéens, parce que l’administration française reste encore frileuse, selon Michel Roussin, ex ministre de la coopération, vice-président Afrique du Medef. « Nous passons le temps à convaincre le ministère de l’Economie et des finances à Bercy. A propos de la Coface, nous en sommes conscients, on se bat contre l’administration, mais restons imaginatifs et confiants », a-t-il dit. Pour un meilleur partenariat, comme la demande faite par le patron de Total Afrique, Momar Nguer, il faut une ouverture du capital de la compagnie Total aux privés guinéens.
Le Bureau de Presse de la Présidence