Parallèlement à l’upcycling, la jeune femme offre des formations aux femmes déplacées internes sur le tissage et le tressage du plastique.
Dans son atelier à Bamako, la capitale du Mali, Coumba Diakite fait des miracles avec les pneus usagés. Elle les transforme en mobilier, jouets et divers objets de décoration qu’elle commercialise à travers son entreprise « By’Recycl ». La Malienne collecte ces vieux pneus auprès des vulcanisateurs et de certaines entreprises locales. Une fois ces pneus collectés, elle les nettoie avant de procéder à la phase de conception au sein de son atelier qui emploie trois personnes à temps plein.
Passionnée par le développement durable, la trentenaire qui détient une licence en informatique s’est lancée dans l’entrepreneuriat vert il y a quelques années après avoir suivi une formation dans ce domaine. « Cette formation a nourri chez moi le désir de contribuer à la protection de l’environnement dans mon pays tout en créant de la richesse et des emplois verts », indique Coumba dans un entretien accordé à la dpa.
En plus de l’upcycling, l’entrepreneure mène des actions de sensibilisation sur les dangers du plastique et assure des formations sur le tressage et le tissage de déchets plastiques notamment au profit de femmes en situation de vulnérabilité comme les déplacées internes. « Toute personne qui croise nos chemins est une personne que nous informons et sensibilisons sur les dangers du plastique, les conséquences du comportement humain sur l’environnement, le changement climatique et les moyens afin d’y remédier », soutient-elle.
Comme tout entrepreneur, Coumba déclare faire face à des difficultés liées particulièrement à la perception de la population face à ses produits et l’accès au financement. « La nouveauté laisse toujours perplexe. Nous n’avons pas fait exception à la règle. Après cela, il y a eu et il y a toujours les problèmes d’accès aux fonds et d’accompagnement adéquat pour l’entrepreneure sociale que je suis. La plupart des programmes d’accompagnement dédiés aux entrepreneurs sont focalisés sur les entreprises plutôt commerciales que sociales », déplore-t-elle.
Malgré ces obstacles, la Malienne est aujourd’hui résolue à passer à l’industrialisation afin d’augmenter son impact et de créer plus d’emplois. Elle souhaite par ailleurs intensifier ses programmes de formation pour toucher les communautés rurales. « Nous ambitionnons de devenir une grande industrie de déchetterie employant des milliers de personnes à travers le Mali et toute l’Afrique de l’Ouest, et qui est à l’initiative de plusieurs projets d’autonomisation des femmes à travers le continent », s’enthousiasme-t-elle.
Service Afrique/dpa partenaire à Africavision7. Com