Après trois jours de violences meurtrières à Kinshasa et à Goma, le vote de la loi électorale, initialement prévu jeudi, aura lieu vendredi matin.
La raison officielle
Initialement programmée jeudi après-midi, la séance plénière consacrée à l’examen et au vote du projet de loi électorale a été reportée à vendredi à partir de 09h00 (08h00 GMT). Officiellement à cause d’un dépassement du temps imparti pour le travail en commission.
Les passages du projet qui pourraient être reformulés
En réalité, selon un diplomate à Kinshasa, la commission sénatoriale n’était pas encore parvenue à se mettre d’accord jeudi en fin d’après-midi sur le texte à présenter à la plénière.
Deux reformulations du passage contesté – celui impliquant que les prochaines législatives et présidentielle (devant avoir lieu en même temps) soient conditionnées par les résultats du recensement général de la population (qui pourrait prendre trois ans) – seraient en concurrence :
1/ l’une établissant sans ambiguïté que les prochaines élections ne seront nullement liées à l’achèvement du recensement.
2/ l’une, plus floue, qui ouvrirait la voie à diverses interprétations.
Un pays sous tension
Le projet de révision de la loi électorale adopté samedi soir par les députés est qualifié par l’opposition de « coup d’État constitutionnel » ouvrant la voie à un troisième mandat au président Joseph Kabila. En réaction à l’adoption du projet, la capitale congolaise et Goma ont connu une flambée de violence inédite. La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), avançait jeudi le chiffre de « 42 morts à Kinshasa » et accusait les forces de l’ordre d’être à l’origine des balles ayant tué toutes ces personnes.
Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a quant à lui récusé ce bilan avec virulence. « Nous avons 12 morts, dont un policier », a-t-il dit, « le policier a été tué par un inconnu » et tous les autres morts sont des « émeutiers » abattus par des vigiles privés. Selon lui, plus de 300 personnes ont été arrêtées.
La journée de jeudi s’est déroulée dans le calme à Kinshasa mais l’opposition, divisée, a annoncé qu’elle se préparait pour de nouvelles manifestations dans tout le pays à partir de lundi.
AFP