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Une lutte sourde oppose le patron du foot camerounais au secrétaire général de la présidence, avec Paul Biya en arbitre. Dernier épisode en date : le débat sur la nomination du sélectionneur des Lions indomptables. Décryptage en vidéo.
D’un côté, Narcisse Mouelle Kombi, ministre des Sports, et Ferdinand Ngoh Ngoh, tout puissant secrétaire général de la présidence. De l’autre, Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). Depuis plusieurs semaines, le match fait rage, et les relations entre le patron du foot camerounais et le gouvernement ne cessent de se tendre.
La nomination du successeur de Rigobert Song, évincé au lendemain des mauvais résultats de l’équipe nationale lors de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2024, est le dernier épisode en date de cette guerre ouverte depuis plusieurs mois. Samuel Eto’o, qui fait face à une fronde interne à la Fecafoot menée par une partie des acteurs du ballon rond camerounais, s’est vu retirer une partie de ses prérogatives au lendemain de la CAN. S’il est parvenu, jusqu’à présent, à se maintenir à la tête de la fédération, Eto’o n’a pas pu empêcher l’éviction de Rigobert Song. Surtout, il n’a visiblement plus la main sur le choix du sélectionneur de l’équipe nationale.
Le 8 avril, lorsque le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, a désigné le Belge Marc Brys pour reprendre le flambeau, Samuel Eto’o n’a pas jugé bon de faire le déplacement. « Eto’o a été contrarié parce que la nomination a été faite à son insu, mais la décision du ministre respecte le texte en vigueur », décrypte pour Jeune Afrique un connaisseur des arcanes du football camerounais. Les instances de la Fecafoot, qui s’étaient élevées contre ce choix et promettaient de faire une contre-proposition, sont pour l’heure restées silencieuses.
Le signe que Samuel Eto’o joue désormais l’apaisement ? Ou que le relatif état de grâce dont il profitait depuis son arrivée à la tête de la Fecafoot est désormais définitivement terminé ? « Les tensions entre les ministres des Sports et les présidents de la fédération de football existent depuis que le Cameroun a fait de l’équipe nationale de foot la pierre angulaire de sa diplomatie », détaille Franck Foute, correspondant de Jeune Afrique à Yaoundé, dans le décryptage en vidéo que nous consacrons à ce dossier brûlant mêlant football, politique et ambitions contrariées, réelles ou supposées.
JA