Les autorités burkinabé ont ordonné l’arrêt des émissions de la chaîne France 24 dans le pays. La décision intervient après celle prise à l’encontre de la radio française RFI, elle aussi suspendue du pays des hommes intègres.
C’est à la suite d’un entretien avec le chef de la branche nord-africaine du groupe d’Al-Qaïda, AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique) que Ouagadougou a décidé de suspendre la chaîne française. L’interview de Yezid Mebarek a eu lieu au début du mois de mars. Ce, suite à la mort de son prédécesseur tué par l’armée française lors d’un raid aérien.
« France 24 n’est pas seulement le porte-parole de ces terroristes. Mais pire, elle offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine », a déclaré le ministre burkinabé de la Communication, Jean-Emmanuel Ouedraogo. Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement burkinabè a précisé que cette décision a été prise « en toute responsabilité ».
France 24 suspendue sine die…
« Au nom de l’intérêt supérieur de la nation », le gouvernement du Burkina Faso a décidé « de suspendre, sine die, la diffusion des programmes de France 24 sur le territoire national ». Les réactions n’ont pas tardé. Et selon Reporters Sans Frontières, cette décision des autorités burkinabè « n’est pas une surprise ».
« Si les médias sont avec la junte, ils sont avec le Burkina, mais s’ils sont contre la junte, ils sont contre le Burkina », a déploré Sadibou Marong, directeur du bureau de Dakar de RSF (Reporter Sans Frontières). Ce n’est pas la première fois qu’un média français est suspendu au Burkina Faso. Des mesures qui rappellent toutefois celles prises par Bamako.
Après RFI, en décembre
En effet, le 3 décembre dernier, Radio France Internationale avait été interdite de diffusion sur toute l’étendue du territoire national. Le gouvernement burkinabè reprochait au média « des manquements » constatés. Jean-Emmanuel Ouédraogo accusait le journal de se faire « le relais d’un message d’intimidation des populations attribué à un chef terroriste ».
Il faut signaler que les relations entre le Burkina Faso et la France se sont détériorées depuis le coup d’État d’octobre dernier. D’ailleurs, la junte au pouvoir a expulsé les éléments français de la Force Sabre. Au nombre de 400, ces soldats de la task force française combattaient les terroristes dans le pays.
Afrik.com