Deux millions de filles excisées en Guinée chaque année – ‘Les mutilations génitales féminines (Mgf) touchent chaque année en Guinée plus de deux millions de filles âgées de 4 à 15 ans», a déclaré lundi à la PANA, Mme Aissatou Barry, présidente de l’Association guinéenne des assistantes sociales (Aguidas).
Mme Barry a souligné que les Mgf restent une des pires agressions sexuelles en Guinée où, grâce à un numéro vert (le 116), mis à la disposition de l’Association, une exciseuse a été prise «en flagrant délit» sur une fille de 15 ans en 2013.
Cette exciseuse a été condamnée à deux ans de prison ferme et au payement d’une amende d’un million de francs guinéens (environ 150 dollars américains), la première du genre dans le pays.
Un protocole sur l’abandon de l’excision a été signé récemment entre l’Etat guinéen, à travers le ministère de l’Action sociale, de la Promotion féminine, de l’Enfance, celui de la Coopération et l’ambassade des Etats-unis d’Amérique.
Selon le Plan stratégique national de l’abandon des mutilations génitales féminines 2012-2016 publié par le ministère des Affaires sociales, de la Promotion sociale et de l’Enfance, les Mgf touchent 96% de la population féminine guinéenne, faisant du pays le premier des 28 pays africains les plus touchés par la pratique.
La présidente de l’Aguidas souligne que les Mgf font partie désormais des violations flagrantes des droits fondamentaux des femmes en croissance dans tous les secteurs du pays, notamment les familles, les institutions, les centres de prise en charge, les bureaux, entre autres.
«Ces pratiques deviennent particulièrement pernicieuses dans le cadre des violences verbales, mais aussi des violences relatives aux agressions sexuelles», a-t-elle souligné.
Elle classe les violences dans trois catégories qui, selon elle, se manifestent par des coups et blessures volontaires ou involontaires, des séquestrations et des assassinats.
Elle dénonce également les violences sexuelles qui touchent beaucoup plus les adolescentes que les enfants et les femmes.
«Souvent, nous recevons aussi des enfants qui sont victimes de viols commis par pénétration (…) Certaines agressions sexuelles ne sont pas prises en compte par le législateur guinéen. C’est le cas par exemple du harcèlement sexuel qui n’est réprimé dans aucun de nos codes», a-t-elle regretté.
Mme Barry rappelle qu’en 2013, l’Aguidas a reçu 47.000 appels sur lesquels quelque 26.032 cas de violences basés sur le genre, soit 53,5 pour cent, ont été recensés et parmi lesquels il existait aussi des cas de violences physiques, notamment entre 28 et 30 pour cent, tandis que les cas de violences sexuelles étaient de l’ordre de 36 à 70 pour cent.
PANA