« Sos Secours » est une solution digitale permettant aux femmes de dénoncer, en temps réel, les cas de violences.
Au Sud-Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), théâtre de conflits armés depuis des décennies, les violences faites aux femmes restent légion. Pour lutter contre ce fléau, Didier Bacigale Bisimwa, ingénieur en informatique a mis au point une solution innovante permettant aux femmes de dénoncer les violences exercées à leur encontre. « Sos Secours » est une application mobile qui permet aux Congolaises de dénoncer les cas d’agressions et de recevoir des notifications sur les zones à haut risque en termes de violences.
« Cette application reste facile à utiliser. En cas d’agression, la victime qui n’a pas le temps de déverrouiller son téléphone, secoue son téléphone cinq fois. Dès lors, une alerte et une géolocalisation sont envoyées à SOS Secours, ses proches et aux organisations partenaires afin de venir en aide à la victime », explique Didier dans un entretien accordé à la dpa. L’application compte, aujourd’hui, 158 utilisateurs dont 105 femmes et 53 hommes. Didier a également développé une version USSD de la solution afin de permettre aux femmes issues des milieux reculés, qui ne disposent pas de smartphone, de pouvoir dénoncer les cas de violence.
Cependant, le jeune homme et son équipe sont toujours en quête de financement afin de l’héberger auprès des opérateurs locaux de téléphonie cellulaire. À la tête d’une start-up évoluant dans le secteur des technologies, lancée en 2019, Didier espère généraliser son application à toute l’Afrique afin de combattre ce fléau et continuer à fournir aux organisations œuvrant dans ce domaine les statistiques en temps réel pour une intervention efficiente.
En mars 2019, le Congolais a obtenu le prix du hackathon pour la défense et la promotion des droits humains, organisé par l’Union européenne (UE) en collaboration avec l’organisation internationale Internews en RDC. Cette compétition avait pour objectif de promouvoir les nouvelles technologies comme moyen de lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes. En 2020, les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) ont pris en charge près de 11 000 victimes de violences sexuelles en RDC.