La réplique du procureur général près la Cour d’appel de Conakry ne s’est pas fait attendre. Alphonse Charles Wright a réagi à la sortie médiatique des avocats de Djoma Group, qui l’ont accusé hier de violer la loi, notamment le principe de présomption d’innocence. Au cours d’une conférence de presse animée ce mardi, 1er février 2022, il a dénoncé une communication « erronée » des avocats visant à jeter du discrédit sur l’action judiciaire engagée contre leur client.
« Le Parquet Général près la Cour d’Appel de Conakry constate avec regret la communication erronée et de détresse par voie de presse du pool d’avocats constitués par Djoma Group en désespoir de cause (…).
Les avocats constitués par Djoma Group ont, pour détourner l’opinion sur l’essentiel des procédures enclenchées depuis l’annonce de l’opérationnalisation de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), et surtout, la communication du procureur général suite à la dénonciation faite par l’Agent Judiciaire de l’Etat, utilisé la voie de presse pour jeter de l’anathème sur les procédures régulièrement introduites et en cours d’examen, tant par devant les juridictions ordinaires que par devant cette juridiction spéciale », a déclaré le procureur général près la Cour d’appel de Conakry.
Le magistrat dément catégoriquement les avocats de Djoma Group et soutient que sa communication sur les dossiers en cours d’examen ne viole aucune procédure. « Le Parquet Général est régi par les principes gouvernant le ministère public. Rien n’interdit au procureur général de porter à la connaissance du public, les dénonciations portées à son attention. Si les procureurs d’instance sont fondés, après l’ouverture d’information, de communiquer, aucune disposition légale, générale ou spéciale ne fait défense au Parquet général, dans son rôle d’animation, de coordination et de veille de l’application de la loi pénale de son ressort, d’en faire autant.
Dès lors que le Parquet général avait indiqué que les faits reprochés à DJOMA GROUP étaient des faits présumés, notamment de corruption, détournement tout en précisant incriminées qui sont d’ailleurs réelles, les sommes constantes, tangibles telles que résultant des pièces du dossier de la procédure, il ne saurait y avoir violation de la présomption d’innocence, encore moins de la violation du secret professionnel », a dit Alphonse Charles Wright, ajoutant que le Parquet général maintient ses accusations au nom de la société guinéenne « qui a souffert des préjudices énormes liés aux faits de détournement dont les corollaires sont, entre autres, la pauvreté, le chômage, l’enrichissement illicite ».
Évoquant la menace des avocats de Djoma Group d’engager des poursuites judiciaires contre lui, le procureur général a dit attendre leur plainte. « Puisque le ridicule ne tue pas, j’attends promptement cette plainte devant les juridictions compétentes », a laissé entendre le magistrat.
Guineematin.com