En Guinée, 95 pour cent des filles et des femmes, âgées de 15 à 49 ans, ont subi des mutilations génitales féminines, une pratique qui constitue une atteinte aux droits humains des femmes.
Le gouvernement de la Guinée, pays ouest-africain où la pratique des mutilations génitales féminines (MGF) est très répandue, a initié un prix « média pour l’abandon des MGF ». Ce prix vise à récompenser des projets médiatiques innovants pouvant accélérer l’élimination de cette pratique qui constitue, selon l’ONU, une atteinte aux droits humains des femmes. Soutenue par le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), la première édition du concours est ouverte à une quarantaine de journalistes représentant différents types de médias ainsi que différentes régions du pays.
Ceux-ci ont été outillés, en décembre dernier, sur les techniques d’information et de communication relatives à la prévention et au traitement des cas de violence basée sur le genre (VBG) et de MGF, ainsi que sur la production des émissions relatives au changement des normes sociales, a indiqué le FNUAP. Le concours est aussi ouvert aux journalistes guinéens intervenant dans « Global Media Campaign to End FGM » (« la Campagne médiatique mondiale pour mettre fin aux MGF »), a-t-on ajouté de même source. Selon les organisateurs, l’objectif est « d’obtenir l’engagement et l’accompagnement » des professionnels de médias « à proposer des solutions innovantes qui contribuent à la réduction des MGF en Guinée ».
Au total, sept lauréats recevront des prix pour faciliter la mise en œuvre de leurs projets de productions journalistiques visant à mieux informer et sensibiliser les populations à l’abandon de cette pratique. « La lutte ne peut se faire sans les médias, nous voulons les encourager à intégrer les questions de MGF dans leur ligne éditoriale et en faire une priorité », a souligné Fanta Wagué, chargée du portefeuille genre au bureau guinéen du FNUAP. En Guinée, 95 pour cent des filles et des femmes, âgées de 15 à 49 ans, ont subi des MGF, a rappelé le FNUAP, citant les l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) de 2018. « Chez les filles de 0 à 14 ans, l’EDS de 2018 note une prévalence de 39 pour cent », a-t-on ajouté.