Confusion en Guinée à 27 jours du coup d’envoi de la CAN 2021 (9 janvier-6 février 2022). Fin octobre, la Fédération (Feguifoot) a annoncé avoir entamé des discussions avec le sélectionneur Didier Six en vue d’une séparation à l’amiable. Mais l’instance n’a jamais officialisé son éviction et elle a en parallèle fait signer un contrat à son ex-adjoint Kaba Diawara samedi afin qu’il dirige la sélection à la CAN.
Une décision dont Six affirme ne pas avoir été notifié. «J’ai eu un tête-à-tête avec le comité de normalisation (Conor). On a discuté plus d’une demi-heure. Et subitement, ils ont reçu l’appel du ministre des sports (Lansana Bea Diallo, ndlr). Ils sont partis en me disant ‘on vous rappelle demain’. Et, depuis, plus rien. Je suis sur le point d’interrogation», a confié le technicien français à l’occasion d’une interview accordée au site Conakrysport.
A partir de là, l’homme de 67 ans affirme qu’il continue de travailler comme si de rien n’était, en préparant la CAN. «Je suis toujours sous contrat avec la fédération et le gouvernement guinéen. Pour l’heure, je n’ai reçu aucune notification d’une quelconque décision pour me signifier que je suis relevé de mes fonctions. J’ai été reçu une fois par le ministre des Sports. Depuis, plus aucune nouvelle. Je ne suis pas relevé de mes fonctions jusqu’à preuve du contraire. J’ai travaillé sur ma programmation de la Coupe d’Afrique des nations et sur ma liste de 40 joueurs.»
«Diawara m’a glissé la peau de banane»
L’ancien sélectionneur du Togo a déjà préparé le terrain sur le plan judiciaire. «J’ai dû prendre un avocat pour faire constater que j’étais présent quand on m’a demandé de cesser d’être sur le banc du Syli. C’est pour ne pas commettre une faute professionnelle parce qu’on m’a fait remarquer que je ne devais pas être là. On n’a pas respecté mes droits. On a sali mon image. On m’a fait subir un préjudice moral. Je vais prendre une décision plus tard. Il y a cinq signatures qui me lient à la fédération et au gouvernement. Le constat est réel. Il y a un licenciement abusif. J’ai droit à une certaine revendication.»
Mais les mots les plus durs, Six les réserve à son ex-adjoint, Kaba Diawara. «À la limite je me sens trahi. Kaba Diawara ne m’a pas appelé sur son voyage sur Conakry. Je pense qu’on a mis tout en place comme un secret d’État. (…) Il a une fois eu le courage de mettre le micro de Canal+ sur le banc de l’équipe nationale à Bamako (dans les éliminatoires de la CAN, ndlr) pour une émission sans me demander l’autorisation encore moins à la Fédération. Mais j’ai voulu gérer la situation pour défendre mon staff. C’est lui qui m’a glissé la peau de banane», a taclé un Six très remonté.
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