Pour relever le défi du développement et lutter contre la fragilité, les chaînes de valeur agricoles seront un levier essentiel pour favoriser une croissance inclusive en Gambie, soutient le Document de stratégie-pays (DSP 2021-2025) (https://bit.ly/3pX94t5) publié jeudi par la Banque africaine de développement (www.AfDB.org).
La Banque entend accompagner les efforts du gouvernement gambien pour faire reculer l’insécurité alimentaire de 37,2% en 2020 à 30% en 2025, réduire l’incidence de la pauvreté en zone rurale de 69,5% à 63%, sur la même période, et aider à mieux reconstruire dans l’après-covid-19.
Des investissements sont prévus dans le cadre du Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP, acronyme anglais) pour un montant de 17,31 millions de dollars américains tandis que 21,45 millions de dollars doivent être investis dans la zone de transformation des cultures de base. Ces financements, qui bénéficient du concours du secteur privé, contribueront à transformer l’agriculture de subsistance en activité à vocation commerciale. Cela permettra au pays de réduire progressivement la dépendance aux importations alimentaires qui consomme les rares réserves de change du pays.
La Banque africaine de développement a achevé, en avril 2021, une étude de faisabilité ainsi que des consultations avec les parties prenantes sur la création, en 2022, du Mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage des risques en Gambie (GamISAL), inspiré d’un mécanisme analogue au Ghana (GIRSAL). À moyen terme, l’étude financée par la Banque africaine de développement permettra de déterminer les options appropriées pour la création d’une banque de l’agro-industrie pilotée par le secteur privé.
Entre 2021 et 2025, les interventions agricoles doivent porter, de 212 à 287 hectares, les périmètres d’irrigation aménagés et réhabilités, et stimuler les investissements dans les usines de transformation alimentaire. L’objectif est d’accroître la production locale et l’offre de produits tels que le riz, l’arachide, les haricots, la volaille ou l’aquaculture. En outre, les investissements dans le stockage des aliments et la normalisation des produits permettront de réduire les pertes après récolte de 10% à 7% pour le riz et les céréales sèches, et de 50% à 30% pour les fruits et légumes.
Selon le Document de stratégie-pays de la Banque pour la Gambie, « les interventions soutiendront la recherche sur le développement de semences résistantes à la sécheresse dans le cadre du Programme de technologies pour la transformation de l’agriculture en Afrique. »
La Banque africaine de développement soutiendra la mise en place d’une plateforme électronique innovante pour la fourniture d’intrants agricoles et d’engrais aux agriculteurs (par exemple pour le riz et l’arachide) et la généralisation de technologies agricoles ciblant 443 petits agriculteurs, dont la moitié de femmes. Cette opération devrait accroître la productivité agricole pour le riz (de 2,2 à 5 tonnes par ha), le manioc (de 6 à 10 tonnes par ha), le maïs (de 2 à 4 tonnes par ha), le soja (de 1,5 à 2,5 tonnes par ha) et le sorgho (de 1,5 à 3 tonnes par ha) sur la période 2021-2025.
Dans le domaine des infrastructures, grâce aux financements de la Banque, le pont transgambien, les routes d’accès et les postes frontaliers juxtaposés de la zone économique régionale sénégambienne, seront mis en synergie avec le programme de renforcement des capacités. L’objectif est de rationaliser la gestion des impôts et des recettes et de numériser les administrations douanières de cinq pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Mali, Niger, Sierra Leone, Liberia et Gambie).
Par ailleurs, la Banque entend financer la phase I du projet de Partenariat Public-Privé pour la modernisation du port de Banjul. L’objectif principal est de développer le multimodal systèmes de transport pour interconnecter La Gambie avec les marchés régionaux et mondiaux, réduire le trafic congestion au port de Banjul. Cela facilitera l’expédition des importations de biens essentiels et d’intrants agricoles ainsi que les exportations de produits agricoles frais.
Une assistance technique du Fonds pour l’énergie durable en Afrique (Sustainable Energy fund for Africa, SEFA) est en cours sur les mini-réseaux verts pour créer un environnement favorable aux futurs investissements privés dans les zones rurales et fournir de l’électricité aux producteurs agricoles. La construction de 144 installations d’eau alimentées à l’énergie solaire renforcera le programme de croissance verte en fournissant des systèmes d’énergie propre dans les zones rurales et périurbaines.
La Banque a également récemment conclu une étude sur les impacts du COVID-19 sur l’économie gambienne et les besoins de dépenses pour atteindre le programme d’Objectifs de développement durables (ODD) en 2030.
Fin septembre 2021, le portefeuille de la Banque africaine de développement en Gambie comprenait 13 opérations, représentant un engagement financier de 131.3 millions de dollars.
APO