Deux hommes d’affaires s’affrontent pour la présidence de la Fédération guinéenne de football (Féguifoot) : Antonio Souaré, président sortant, et son challenger, Kerfalla Person Camara, alias « KPC ». Les tensions sont telles que le ministre des Sports a sorti le carton jaune.
C’est un choc des titans qui ne passe pas inaperçu à Conakry. En Guinée, où le sport roi est une affaire nationale qui préoccupe le sommet de l’État comme le citoyen lambda, la gestion de l’équipe nationale, le Syli (« Éléphant », en langue nationale, animal fétiche du premier président Sékou Touré), retient toutes les attentions. En particulier lorsque la présidence de la fédération fait l’objet d’une lutte âprement disputée.
Depuis plusieurs semaines, deux hommes battent campagne pour convaincre les électeurs du congrès électif de la Féguifoot le 30 avril prochain. D’un côté, l’homme d’affaires Mamadou Antonio Souaré, candidat à sa succession. PDG de Business Marketing Group (BMG) et de la société de paris sportifs Guinée Games, il a fait son entrée dans le football guinéen en 2011, après avoir racheté et dynamisé le Horoya AC, l’un des trois grands clubs de la capitale.
En 2017, après avoir financé l’achèvement des travaux du stade de Nongo – le plus grand complexe sportif du pays avec ses 50 000 places et sa piste d’athlétisme -, l’hommes d’affaires démissionne de la Ligue guinéenne de football professionnel (LGFP) dont il avait été élu premier président en 2015 pour prendre la tête de la Féguifoot. À bientôt 69 ans, l’ambitieux Antonio Souaré brigue un second mandat, tout en visant une place au sein du comité exécutif de la CAF.
Guerre des barrons
Mais Antonio Souaré trouvera face à lui un adversaire d’autant plus redoutable que son profil est quasi similaire : Kerfalla Person Camara, dit KPC. À 51 ans, cet entrepreneur dirige la Guicopres, entreprise de BTP fondée en 1998 et devenue florissante sous la junte de Moussa Dadis Camara.