Le Comité national pour le salut du peuple qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta a été dissous par un décret présidentiel daté du 18 janvier, qui n’a pas encore été publié au Journal officiel.
Cette décision était très attendue. Selon la Charte de la transition, une fois les organes chargés de gérer la transition créés, le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) était appelé à disparaître.
Pourtant, le CNSP s’est maintenu alors que, dès le 25 septembre, Bah N’Daw et Assimi Goïta ont prêté serment, respectivement comme président et vice-président de la transition. Quelques jours plus tard, c’est l’ancien diplomate, Moctar Ouane, qui a été nommé Premier ministre. Enfin, début décembre, l’organe chargé de jouer le rôle du pouvoir législatif, le Comité national de transition, a été mis en place.
Si la disparition du CNSP était inéluctable, les apparents atermoiements des nouvelles autorités de Bamako sur le sujet ont donné du grain à moudre aux opposants de la junte qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020. Et a alimenté les interrogations de la communauté internationale. Le 23 janvier, lors d’un sommet ordinaire de la Cedeao, les chefs d’États s’étaient inquiétés de la non dissolution de cette organisation.
Le président Bah N’Daw avait alors informé ses homologues ouest-africains de « l’adoption d’un décret de dissolution du CNSP qui sera rendu public incessamment, ainsi que de la soumission dans les jours à venir de la feuille de route de la transition pour adoption par le CNT », selon les termes du communiqué final de la conférence.
Postes clés
Mi-août, des militaires réunis au sein du CNSP avaient procédé à l’arrestation d’IBK, après plusieurs mois d’instabilité politique. Ce coup d’État avait mis fin aux manifestations, conduites par des leaders du Mouvement du 5 juin, qui rassemble différentes composantes de la société malienne. Le monde avait alors découvert les visages des nouveaux maîtres de Bamako, dont plusieurs jeunes colonels de différents corps des forces de défense et de sécurité.
Ils occupent désormais des postes clés dans la gestion de la transition ou de l’armée. Le colonel Assimi Goïta, numéro un du désormais défunt CNSP, est vice-président, chargé des questions de défense et de sécurité.
Le premier vice-président de la junte, le colonel Malick Diaw, préside aujourd’hui le CNT, qui fait office d’assemblée nationale.
Le colonel Sadio Camara, ex-deuxième vice-président du CNSP occupe la fonction de ministre de la Défense et des anciens combattants et le colonel Modibo Koné, ex-troisième vice-président est le ministre de la Sécurité et de la protection civile.
Quant au colonel major Ismaël Wagué, qui avait joué le rôle de porte-parole de la junte pendant les premières heures du coup d’État, il a hérité, lui, du ministère de la Réconciliation nationale.
JA