Le jugement dans le procès du Ministère Public contre le Commandant de Bataillon des Troupes Aéroportées(BATA) et deux de ses gardes de corps a été redu public ce vendredi 07 novembre 2014 au TPI de Dixinn. Le Commandant Mohamed Lamine Diarra et ses gardes, reconnus coupables de violences, outrage et destruction d’édifice public, ont écopé des peines allant de 1 à 6 mois d’emprisonnement, plus le paiement d’un franc symbolique à la victime.
C’est dans une salle d’audience archicomble que s’est tenu le procès 1er du genre, du Commandant du BATA et ses deux gardes de corps. Ils sont accusés d’avoir violenté puis séquestré le juge d’instruction du Tribunal de Première instance de Dixinn. Selon les différents témoignages, tout aurait commencé dans la soirée du jeudi aux environs de 15h, lorsque le Commandant Mohamed Lamine Diarra a fait irruption dans le bureau du juge d’instruction Morlaye Soumah. Il voulait dit-il, avoir des explications sur la libération du présumé violeur de sa nièce. N’ayant pas eu de réponse satisfaisante du juge, c’est ainsi que le Commandant se serait mis à crier, pour faire comprendre à ce dernier, que cette affaire de viol ne doit être close. Il perd alors son contrôle et porte la main sur le juge d’instruction. A la barre, il reconnait les faits qui lui sont reprochés :
« Je reconnait avoir été dans un état cholérique. Des deux parties, il y a eu frustration. Le juge d’instruction a été frustré ainsi que nous aussi par rapport au viol de ma nièce. Donc la seule chose que je demanderai dans cette salle d’audience, est que la cour et le juge d’instruction M. Soumah me pardonnent » a dit le prévenu dans la salle.
Assisté de ses deux gardes de corps dans cette affaire, ceux-ci ont nié les accusations de la cour et ont affirmé vouloir protéger leur chef. Interrogée, la victime le juge Morlaye Soumah a dit être dépassé par les évènements. Après la plaidoirie et le réquisitoire des deux substituts du procureur, le Commandant Mohamed Lamine Diarra a été condamné à six mois d’emprisonnement et ses gardes de 1 à 2 mois, plus le versement d’un franc symbolique au juge d’instruction.
Pour les magistrats et avocats du barreau de Guinée, cette condamnation bien que légère, est une avancée significative pour la justice Guinéenne.
Tamtamguinee