Selon l’Organisation Internationale pour les Migrants (OIM), au moins 62 migrants africains sont morts noyés au large de la Mauritanie en tentant de gagner l’Europe. Un précédent bilan faisait état de 58 morts. Mais cinq nouveaux corps ont été rejetés par la mer jeudi au lendemain du désastre, portant le nombre des victimes à 63, selon une source sécuritaire.
Le naufrage survenu mercredi est le plus meurtrier cette année sur cette route, selon l’OIM. C’est essentiellement un groupe de Gambiens après une semaine en mer à bord de ce que les Mauritaniens ont décrit comme “une embarcation de fortune” qui a assumé le tragique sort.
Le groupe de 150 à 180 personnes, dont des femmes et surtout des jeunes de 20 à 30 ans, s’était embarqué le 27 novembre en Gambie, à bord d’une pirogue à moteur, selon les informations de l’Organisation Internationale pour les Migrants (OIM) et des autorités mauritaniennes.
« Ils n’avaient plus d’essence, ils ont voulu se rapprocher de la Mauritanie et ont heurté un rocher », a relaté la porte-parole de l’OIM pour l’Afrique de l’Ouest, Florence Kim. Puis, l’embarcation « a commencé à prendre l’eau. Ils n’étaient pas très loin du rivage, mais une forte houle les a empêchés d’atteindre la côte en bateau », selon une source sécuritaire mauritanienne.
Ils ont quitté l’embarcation à la nage. Quatre-vingt-trois naufragés, dont dix mineurs, sont parvenus à rejoindre le rivage selon l’OIM. Mais des dizaines d’autres ont péri.
Les victimes ont été enterrées près de Nouadhibou dans la nuit, sans attendre, selon les prescriptions musulmanes, et sans être identifiées, selon la porte-parole de l’OIM.
Les rescapés ont été recueillis « suivant les règles d’hospitalité qu’exigent la solidarité humaine, la fraternité et l’hospitalité africaines », a dit le ministère mauritanien de l’Intérieur.
Pour beaucoup, cette situation rappelle, s’il en est besoin, la tragédie que cause le phénomène de l’immigration clandestine, qui décime de plus en plus la jeunesse africaine.
Près de 25.000 personnes sont mortes depuis janvier 2014 en tentant de rejoindre l’Europe, a indiqué l’OIM. Mais plus de 480 ont aussi connu la mort sur la route de l’Afrique de l’Ouest, dont environ 160 en 2019.
Afrikmag