Entre l’Éthiopie, l’Égypte et le Soudan, les relations se sont dégradées à propos du Grand Barrage de la Renaissance. La semaine dernière, un nouveau round de discussions a échoué. Les Egyptiens ont rejeté la faute sur les Éthiopiens, qui eux accusent leur voisin.
La rhétorique se durcit. L’Éthiopie estime que les propositions de l’Égypte sont unilatérales, qu’elles contournent les procédures et perturbent le dialogue. Addis-Abeba accuse même Le Caire d’avoir un plan prédéterminé pour faire échouer les discussions. Face au blocage, les Égyptiens ont demandé une médiation extérieure. Une option prévue par l’accord de 2015 signé entre les trois pays. Sans préciser qui pourrait être choisi, l’Égypte a confié avoir « hâte que les États-Unis jouent un rôle actif ».
Or jeudi dernier, avant le début des pourparlers, Washington avait exprimé son soutien pour le dialogue, « en vue d’atteindre un accord viable et mutuellement bénéfique, sur le remplissage et la gestion du barrage ». Certains observateurs y avaient vu une déclaration favorable au Caire, grand allié des Américains.
« Pourquoi aurions-nous besoin de nouveaux partenaires ? Voulez-vous que les négociations s’éternisent indéfiniment ? », a rétorqué Seleshi Bekele. Le chef de la diplomatie éthiopienne a ajouté qu’une médiation était prématurée et que d’autres mécanismes existaient.
Addis-Abeba propose un remplissage du réservoir en 4 à 7 ans, selon l’hydrologie, et promet de prendre en compte ses voisins. Mais signe de sa fermeté, l’Éthiopie a aussi annoncé qu’elle allait renforcer ses efforts pour développer ses ressources en eau, afin de répondre aux besoins de son peuple.
RFI