Réunis à Addis-Abeba pour la CEA 2014, experts, dirigeants et décideurs soulignent la nécessité de miser sur le savoir et l’innovation pour assurer une croissance durable et inclusive.
Addis-Abeba (Éthiopie), le 1er novembre 2014 – Décideurs politiques, chefs d’entreprises, économistes et universitaires venus du monde entier se réunissent dès aujourd’hui, 1er novembre 2014, à Addis-Abeba, pour la Conférence économique africaine (CEA) annuelle. Prévue sur trois jours, la CEA est l’occasion d’étudier la façon de mettre à profit le savoir et l’innovation pour la transformation économique du continent.
Cette 9e édition de la Conférence sera inaugurée tour à tour par Demitu Hambisa, ministre éthiopien des Sciences et des Technologies, Steve Kayizzi-Mugerwa, économiste en chef et vice-président de la Banque africaine de développement (BAD), Carlos Lopes, secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, Eugene Owusu, représentant résident du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en Éthiopie, et par Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine.
La conférence braquera les projecteurs sur la façon dont le savoir en matière de développement est produit et partagé ; sera également posée la question de savoir si les pays africains préparent efficacement leurs jeunes à entrer sur le marché du travail et à renforcer l’agenda de l’Afrique pour la paix, la prospérité et l’intégration.
Organisée chaque année par la BAD, la CEA et le PNUD, la Conférence s’inspire de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et de la Position commune africaine sur l’Agenda de développement post-2015, qui font des sciences, des technologies et de l’innovation, les grands piliers du développement de l’Afrique.
« Les pays africains sont conscients que leur développement dépend de la rapidité et de la maîtrise avec lesquelles leurs citoyens acquerront les compétences et les connaissances technologiques nécessaires pour pouvoir être concurrentiels sur le marché mondial d’aujourd’hui », a déclaré le président de la BAD, Donald Kaberuka. Et d’ajouter : « Le fait est qu’il existe un sérieux déficit de compétences dans des domaines cruciaux pour la transformation du continent. La majorité des étudiants africains continue d’être très fortement orientée vers les sciences humaines et sociales, alors que la proportion des étudiants en sciences, en technologies, en ingénierie et en mathématiques est de moins de 25 % en général ».
Le développement d’un secteur privé solide est jugé incontournable, condition préalable d’une croissance inclusive et de la création d’emplois.
« Les entreprises africaines ne pourront renforcer et déployer la portée et la qualité de leurs liens industriels que si elles se dotent des compétences et des technologies nécessaires à l’amélioration de leurs méthodes de production et qu’elles trouvent des débouchés commerciaux », a renchéri Carlos Lopes, de la CEA. « De même, l’entrée dans les chaînes de valeur au niveau international suppose que les entreprises africaines dopent leur compétitivité, répondent aux normes techniques internationales et adoptent des mode de fabrication de qualité mondiale ».
« Les individus doivent être mis au cœur du processus de développement », a tenu à souligner Abdoulaye Mar Dieye, directeur du bureau régional pour l’Afrique du PNUD. « L’innovation, la diversification économique et la création d’une économie dynamique propulsée par les petites et moyennes entreprises : il faut que tout cela aboutisse à la création d’emplois et de moyens de subsistance, ainsi qu’à l’autonomisation des femmes et des hommes, pour leur permettre de faire des économies et d’investir dans l’avenir ».
La CEA se déroulera en réunions plénières et tables rondes, avec des présentations et des débats auxquels prendront part d’éminents universitaires, décideurs politiques, acteurs économiques – notamment de nouveaux entrepreneurs du monde technologique et numérique, et des jeunes –, outre des leaders d’opinion ainsi que des représentants d’organisations internationales.
La Conférence s’intéressera au rôle qu’il faut accorder à l’innovation pour favoriser la résilience à long terme aux chocs et aux évènements qui menacent la stabilité et la prospérité de l’Afrique. Le rôle de l’innovation dans la lutte contre la crise de l’Ebola fera l’objet d’une attention particulière. On peut craindre que l’épidémie ait de graves répercussions économiques à long terme.
« Nous allons devoir faire face à ses effets – sur le plan macroéconomique, social, et économique au sens large – pendant un certain nombre d’années », a récemment déclaré Donald Kaberuka, précisant que les chiffres de croissance du PIB dans les trois pays les plus touchés continuent d’être revus à la baisse.
Lancée en 2006 par la BAD, la CEA et le PNUD, la Conférence économique africaine a vocation à encourager et stimuler le dialogue et l’échange de savoir autour des questions économiques et des défis auxquels l’Afrique est confrontée.