Blaise Compaoré, le président burkinabè démissionnaire et en fuite, s’est réfugié à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire. Il l’a confié au téléphone à « Jeune Afrique ».
Blaise Compaoré a quitté le palais présidentiel de Kosyam, à Ouagadougou, vendredi en début d’après-midi, au moment où le communiqué annonçant sa démission était lu à la télévision. Son entourage affirmait alors qu’il partait en direction de Pô, son fief situé dans le sud du pays.
Une source proche du convoi explique que ce dernier n’a jamais atteint Pô par la route nationale. Il a bifurqué dans la brousse juste avant l’arrivée à Nobéré, situé à 45 km de Pô. La foule l’y attendait et les gardes de Compaoré ont préféré éviter l’affrontement.
En contact permanent avec le président ivoirien, Blaise Compaoré et ses accompagnateurs ont attendu dans une zone non-habitée l’hélicoptère envoyé par Alassane Ouattara jusque dans le milieu de l’après-midi.
Réfugié à Yamoussoukro
C’est ensuite à Yamoussoukro que les autorités ivoiriennes ont emmené Blaise Compaoré pour le mettre à l’abri, où il se trouvait samedi. Joint par téléphone, l’ex-président burkinabè l’a confirmé lui-même à Jeune Afrique.
L’épouse de Blaise Compaoré, Chantal, est aux côtés de son mari. Elle est déjà en Côte d’Ivoire, où elle est née, depuis plusieurs jours. François Compaoré, le frère de Blaise, est aussi à Yamoussoukro. Il a tenté de fuir le Burkina par avion, le 30 octobre, avant d’être arrêté à l’aéroport.
La présidence ivoirienne confirme
De son côté, la présidence ivoirienne a diffusé samedi après-midi un communiqué confirmant la présence de Blaise Compaoré sur son territoire. « Le président Blaise Compaoré, sa famille et ses proches ont été accueillis en Côte d’Ivoire », indique le texte.
Le chef de l’Etat démissionaire réside à l’hôtel Président de Yamoussoukro, où il a diner vendredi et pris le petit-déjeuner samedi matin. Grande bâtisse surmontée d’un dôme doré, la « villa des hôtes » jouxte le palais de l’ancien président ivoirien Félix Houphouët Boigny. La villa est surnommée aussi « Giscardium » pour avoir accueilli comme premier invité l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing, lors de sa première visite officielle dans les années 1970.
AFP