La nouvelle est tombée il y a quelques heures, les autorités américaines ont révoqué le visa de la Procureure générale de la Cour pénale internationale Fatou Bensouda.
C’est le bureau de l’intéressée qui a publié la nouvelle. « Nous pouvons confirmer que les autorités américaines ont révoqué le visa d’entrée aux États-Unis de la procureure », pouvait-on lire dans un communiqué.
Cette décision est motivée par une possible enquête qui sera bientôt ouverte sur des opérations des soldats américains en Afghanistan. L’on se souvient que Fatou Bensouda avait annoncé en 2017 qu’elle allait demander aux juges l’autorisation d’ouvrir une enquête sur des crimes de guerre présumés commis dans le cadre du conflit afghan, notamment par l’armée américaine.
Le mois dernier, les États-Unis avaient annoncé des restrictions de visa pour tenter d’empêcher toute enquête de l’institution contre des militaires américains, ayant notamment servi en Afghanistan. Chile Eboe-Osuji le président de la CPI avait appelé les États-Unis le 1er avril dernier à soutenir la Cour et à adhérer à son traité fondateur, le Statut de Rome.
M. Eboe-Osuji a demandé aux États-Unis à « se joindre à ses plus proches alliés et amis à la table du Statut de Rome » et à soutenir la Cour « dont les valeurs et les objectifs sont tout à fait compatibles avec les meilleurs instincts de l’Amérique et ses valeurs ».
La CPI est régie par le Statut de Rome, un traité qui est entré en vigueur le 1er juillet 2002. Il a été ratifié depuis par 123 pays. Son procureur peut déclencher ses propres enquêtes sans permission des juges à la condition qu’elles impliquent au moins un pays membre, c’est le cas de l’Afghanistan.
La CPI est une juridiction internationale chargée de juger les crimes de guerre et contre l’humanité. Elle siège à La Haye.
Afrikmag