Emmanuel Macron a envoyé une lettre au cinquième président congolais, investi la semaine dernière. Dans ce courrier daté du 28 janvier, le chef de l’Etat français « salue la première transition pacifique » dans le pays. Un changement de ton quasiment un mois après la tenue du triple scrutin provincial, législatif et présidentiel en RDC et après les doutes émis entre-temps par le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian sur l’élection de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême.
L’Union européenne avait déjà dit qu’elle se tenait « prête à travailler » avec Félix Tshisekedi. Le courrier de l’Elysée est dans la même tonalité. Pas de félicitations adressées au nouveau président pour son élection mais une reconnaissance de fait et une volonté exprimée d’aller de l’avant. « Soyez assuré de la détermination de la France à renforcer notre relation dans tous les domaines », écrit Emmanuel Macron.
On est désormais loin des doutes clairement exprimés par le ministre français des Affaires étrangères après l’annonce des résultats par la Commission électorale. Jean-Yves Le Drian avait alors parlé de résultats « pas conformes » et déclaré que Martin Fayulu était « a priori » le vainqueur. Des propos qui avaient d’ailleurs surpris, Paris étant plutôt connue pour sa discrétion et son choix de laisser l’Union africaine en première ligne.
Quid de la Maison Schengen ?
Dans sa lettre, Emmanuel Macron insiste toutefois sur « la volonté d’alternance et de changement » des Congolais. Il invite Félix Tshisekedi à « y répondre » dans un esprit de « dialogue et de consensus ». Il en profite également pour plaider pour la réouverture de la Maison Schengen à Kinshasa. Et ce pour « maintenir les riches échanges entre nos deux populations », dit Emmanuel Macron.
Sans Maison Schengen, il est devenu très difficile pour les Congolais de se rendre en France. A l’automne dernier, les discussions avaient bien avancé en vue d’une possible réouverture mais la décision de l’Europe de renouveler début décembre ses sanctions contre quatorze officiels congolais, dont le candidat du pouvoir, y avaient mis un coup d’arrêt. Et désormais, à Paris comme Bruxelles, on aimerait bien qu’une solution fasse partie des premiers gestes de « rupture » promis par le nouveau président, car ce dossier est une véritable épine dans le pied de la relation entre l’Europe et la RDC.
Source:RFI