La justice guinéenne parviendra-t-elle à déterminer les véritables auteurs du massacre du 28 septembre au stade du même nom en 2009? Les organisations des droits de l’homme et les victimes gardent toujours l’espoir de voir les instigateurs et les bourreaux condamnés. Au cinquième anniversaire du carnage, la présidente d’honneur de la FIDH, avait exprimé son exaspération face à l’impunité dont jouit le lieutenant Toumba Diakité, un des accusés par une enquête onusienne.
Au cours d’un entretien qu’il a accordé à notre confrère d’africaguinee, l’officier en exil clame toujours son innocence. Il insiste qu’il “ne se reproche de rien”. Insinuant être le précurseur de la démocratie en Guinée après avoir participé à la chute de Dadis Camara, le lieutenant Toumba Diakité affirme être prêt à se présenter devant des juges. “Moi je ne suis pas caché. Si on arrive à faire certains préalables, pour moi, il n’y a même pas de problème”, affirme-t-il.
“Moi, c’est le temps qui va me disculper. Pas autre chose. Le temps qui s’est écoulé depuis les évènements suffit pour qu’eux-mêmes comprennent la réalité des faits”, ajoute-t-il. “C’est contre le gré de quelqu’un que de vivre en dehors de son pays. Mon souhait est de retourner dans mon pays. Là où je suis, je ne crains pas pour ma sécurité. C’est pour cela je dis aux organisations internationales de faire beaucoup attention. Puisque moi, je ne vais pas accepter que quelqu’un m’arrête”, souligne l’officier.
En 2009, une manifestation de l’opposition a été réprimée dans le sang par des bérets rouges [militaires] de la garde présidentielle. A en croire les organisations de défense des droits de l’Homme, 157 personnes ont été tuées, des centaines de blessés, des portés disparus et plusieurs femmes violées.