Ce dimanche 04 février 2010, le peuple de Guinée a voté pour élire ses responsables locaux à tous les niveaux.
Décryptons ce scrutin à enjeu capital mais banalisé:
-La campagne :
Durant cette campagne communal les candidats des partis politiques se sont cachés derrière les boubous de leurs présidents de parti, sans faire de débat ni animer l’espace publique en parlant projet. Pendant que moi, jeune candidat indépendant marchait dans les quartiers en expliquant mon ambition pour notre commune. Eux, Ils avaient autre chose en tête.
Le scrutin :
Nous du renouveau, avions un projet qu’on a défendu:
On a demandé au peuple de voter pour changer ce leadership actuel corrompu.
On a expliqué aux citoyens de décider qui seraient leurs élus à la base.
On leur a sensibilisé sur la nécessité de soutenir notre projet communal pour mieux accéder aux services sociaux de base et pour contrôler la gouvernance locale.
Mais les partis politiques traditionnels avaient le projet le plus audible (malheureusement) actuellement: ce projet divisé en trois rubriques (ethnique, argent et la haine d’autrui) et qu’ils ont bien détaillé au peuple.
Ce 04 février le peuple de Guinée a rejeté le changement en refusant d’aller voter pour le vrai projet et a choisi de voter comme toujours sur les bases ethnique et régionale pour l’un, à cause des Per diems pour l’autre et lui a voté contre une personne. Le tout emmaillé par des irrégularités non négligeables de la part du RPG et de l’UFDG qu’on a constaté de vue sur le terrain.
Ainsi au quartier Gbessia cité 1, dans les centres de vote des écoles collège FA (5 bureaux de vote) et Mahawa Camara (4 bureaux de vote), c’est Paul Moussa Diawara qui vint distribuer de l’argent aux présidents des BV et ordonner le renvoi de tous les superviseurs des partis politiques, et ordonner le renforcement des USSEL à 14h. Il a fallu notre arrivée (Mohamed Gové Soumaré, tête de liste du PRM et moi) et après une vive discussion avec ces agents qu’on leur accordera l’accès à nouveau et ça seulement à 17:52. La fraude a été sans précédente à ce niveau en faveur du RPG.
À Dar es Salam1 c’est des cartes électeurs des absents qui ont été retrouvés avec certains citoyens ayant déjà voté mais tentant de voter une seconde fois pour ces gens, sous la complicité de certains membres des BV favorables à l’UFDG en vue du bourrage des urnes. Pour eux il faudrait bourrer les urnes dans leur fief parce-que le RPG ferait autant. Un jeune ayant voté trois fois à été arrêté dans les BV du poste santé dans le secteur 3.
Dans cette même localité, des militants de l’UFDG ont donné des consignes de vote juste derrière les centres de vote et même dans les centres de vote en dénigrant notre liste qui, selon eux, n’était là que pour gâcher leur victoire face au RPG. Leur stratégie a fonctionné puisque certains de nos partisans avaient cédé à leur chantage.
Mais que dire d’une élection à 65% d’abstention de vote ?
Cela démontre plusieurs choses: que le peuple est soit inconscient de l’enjeu de cette élection, soit il est fatigué des mensonges des partis politiques et a besoin du renouveau. Outre que cela devrait donner matière à réfléchir aux partis politiques le grand perdant est aussi ce même peuple.
Tout ceci est de peu d’importance sous l’œil du poussin « Renouveau ». L’important est qu’on a participé et animé effectivement l’espace politique durant cette campagne. On a pu mobiliser et avoir les délégués dans tous les centres de vote, des superviseurs et les fonds nécessaires pour sécuriser nos voix. Et le résultat est plus que positif: provisoirement nous avons obtenu 1 siège à Matoto, 1 siège à Ratoma, 1 siège à Dubréka, 12 sièges à Faranah et à Kollet dans Tougué, 2 sièges à Pita,… sans compter nos soutiens indirects à d’autres listes indépendantes qui ont raflés eux aussi de leur côté.
Les gens nous ont accompagnés par conviction, dévouement et à cause de notre projet. Nous saluons leur dignité et leur engagement. Le vent du renouveau souffle partout déjà.
Nous, liste du renouveau, remercions ceux qui ont voté pour nous et remercions ceux qui n’ont pas voté pour nous également. On ne va pas se victimiser et nous assumeront pleinement nos résultats.
Nous invitons l’ensemble des acteurs politiques à privilégier la paix en évitant ces discours de va-t-en guerre qui risque de provoquer l’irréparable. Nous souhaitons que chacun utilise les voies de recours légales pour revendiquer quoi que ce soit. Ne nous disons-nous dans un État de droit et que nous sommes des démocrates ?
Nous invitons le peuple à adhérer ce projet pour un avenir commun radieux.
Nous vous tenons les mains car notre élan ne fait que commencer. On continuera notre implantation, la formation de nos membres, des conférences-débats politiques,…
Amadou Djouldé Sow, candidat indépendant du Renouveau à Matoto.