Conakry, le 29 Octobre 2017 – L’exposition des enfants au plomb entraîne des effets néfastes sur leur santé, et en particulier sur leur développement. Des études récentes montrent que ces effets peuvent apparaître en deçà de la concentration en plomb dans le sang de 100 µg par litre, définition du saturnisme. La réduction des expositions environnementales au plomb constitue donc un objectif de santé publique de premier plan.
Pour la première fois en Guinée, en 2008, une étude s’est basée sur les Coûts économiques de l’exposition au plomb chez les enfants entrainent une perte économique totale est liée à la perte de points de QI et à la baisse de la capacité de développement. Cette perte économique est répétée chaque année au fur et à mesure que de nouveaux enfants naissent soit 671 million USD $ soit 5.82% du PIB.
Le niveau moyen du plomb dans le sang chez les enfants pour l’année 2008 suite à une étude nationale démontre que 6,64 μg / dl et une perte de QI présumée à $594, prenant en compte les populations à risque c’est-à-dire les enfants moins de 5 ans cela touche par an 331,600 enfants.
En cette année de 2017, l’ONG Carbone Guinée a mené une étude d’échantillonnage et d’évaluation du niveau du plomb dans les peintures (de production nationale ou importée). Cette étude inédite a permis la mesure de plomb dans les peintures locales et importées en Guinée.
Le prélèvement a donné les résultats, sur un total de 18 boîtes de peinture à base de solvant destinées à un usage domestique qui ont été achetées dans des boutiques de peinture. Les peintures représentaient quatre marques différentes produites par trois fabricants.
Seules cinq des 18 peintures (28% des peintures) contenaient des teneurs en plomb supérieures à 90 ppm et, dans aucune peinture, les concentrations de plomb dépassaient 10 000 ppm.
La concentration de plomb la plus élevée détectée était de 9 700 ppm dans une peinture Topec jaune.
Seulement trois des 12 peintures vertes, orange, rouges et jaunes (25% des peintures brillantes) contenaient des teneurs en plomb supérieures à 90 ppm, et aucune de celles-ci ne contenait des teneurs en plomb supérieures à 10 000 ppm.
Aucune des 18 boîtes de peinture ne contenait d’informations sur le plomb sur son étiquette, ni de numéro de lot/série ou de date de fabrication.
Au-delà de ces constats, et comme le plomb agit sans seuil de toxicité, les données sur les enfants exposés en deçà de ces seuils pourront également servir aux pouvoirs publics pour piloter la poursuite des actions de prévention des expositions au plomb.
Ces résultats ont fait l’objet d’une publication sur le web d’IPEN ( ipen-africa-lead-report-v1_2-en.pdf)
A propos d’IPEN – IPEN (www.ipen.org) est un réseau international d’ONG composé de 700 organisations 116 pays qui s’efforcent de réduire et d’éliminer les substances toxiques et dangereuses au niveau international leurs propres pays.