Abdoulaye Wade, 91 ans, a annoncé lundi qu’il renonçait à siéger à l’Assemblée nationale, malgré son élection fin-juillet.
Dans une lettre ouverte publiée par la presse Sénégalaise hier, l’ex-président du Sénégal s’est exprimé de manière claire.
«Je présente ma démission de l’Assemblée Nationale, raison pour laquelle je ne serai pas présent à la séance d’ouverture solennelle convoquée jeudi».
L’opposant au président actuel a gouverné le Sénégal pendant 12 ans, soit de 2000 à 2012.
Résidant habituellement en France, il était rentré à Dakar trois semaines avant les législatives du 30 juillet.
«Je m’étais présenté à la compétition uniquement pour soutenir mon parti, le Parti Démocratique Sénégalais, et notre coalition», explique dans sa lettre M. Wade, qui avait multiplié les attaques contre son successeur lors d’une campagne émaillée d’incidents.
Selon des analystes, M. Wade cherchait à obtenir une majorité à l’Assemblée nationale pour l’opposition, afin d’obtenir une amnistie pour son fils et ancien ministre Karim, condamné en 2015 à six ans de prison pour «enrichissement illicite», afin de lever toute hypothèque sur son éligibilité à l’approche de la présidentielle de 2019.
Gracié en juin 2016 par le président Sall, Karim Wade réside depuis lors à l’étranger. Finalement, la liste d’Abdoulaye Wade a remporté 19 sièges de députés sur un total de 165.
Face à une opposition divisée, celle de la coalition soutenant le président Macky Sall en avait gagné 125.
Les nouveaux députés doivent être installés jeudi matin.
Au total, quatorze partis seront représentés à l’Assemblée nationale, avec, pour la première fois, 15 députés représentants les Sénégalais de la diaspora.
Le Premier ministre sortant, Mahammed Boun Abdallah Dionne, a été reconduit dans ses fonctions. Il a annoncé jeudi dernier la composition d’un nouveau «gouvernement de continuité ».
Afrikmag