Tiken Jah Fakoly, le reggaeman ivoirien était l’une des têtes d’affiche de l’édition 10 du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA). Il a gratifié durant 2 heures de show le grand public présent cette nuit de samedi à dimanche.
Tiken Jah Fakoly très connu pour être un artiste engagé a, comme d’habitude, lancé pendant sa prestation des messages de paix, de cohésion, d’exhortation à la démocratie et au respect des lois.
Au cœur de ce concert, l’actualité africaine. Présentant l’un des titres de son prochain album, ‘’3ème dose’’ dont il a annoncé la sortie officielle la semaine prochaine, Tiken exhorte les chefs d‘État africains à éviter un 3ème mandat et au changement de la Constitution en Afrique.
Dans le même élan de conscientisation, le natif d’Odienné (nord-ouest ivoirien) a invité les jeunes africains à se souvenir que leur place est sur le continent africain.
« Si nos ancêtres étaient tous partis qui allait combattre l’esclavage, si nos parents étaient tous allés, qui allait combattre la colonisation (….). Voilà le message que nous voulons passer au niveau de la jeunesse africaine », a lancé Tiken Jah.
Toutefois, l’artiste dénonce le comportement de plusieurs pays de l’Occident. «On ne peut pas accepter que le monde vienne en Afrique où ils veulent quand ils veulent prendre ce qu’ils veulent et demander à la jeunesse africaine de rester .Nous disons que c’est une injustice qui est trop flagrante. Quand on veut aller chez nos amis on dit visa ‘’bla bla’’ », s’est-il plaint.
Poursuivant son argumentaire, l’auteur du célèbre titre, « Ouvrez les frontières » a réitéré sa position aux «bramogos», qui signifie frères en Nouchi, argot populaire urbain ivoirien.
«On a besoin de vous ici .Arrêtez d’aller vous suicider dans l’Océan en voulant aller aider l’occident à se développer. Notre place c’est ici, l’Afrique a besoin de nos forces (…). L’Afrique c’est le continent de l’avenir ou tout reste à faire, il suffit de mettre la main à la pâte», soutient Tiken qui a revisité plusieurs titres de son répertoire, repris en cœur par les nombreux mélomanes présents à la place Papa Wemba du FEMUA.
Avant la star du reggae, les festivaliers ont eu droit à une prestation du rappeur français, Black M. perturbée par l’effervescence de la foule, du groupe ivoirien Kiff No Beat et du Ghanéen Bissa Kdei qui a ouvert la soirée.
Le FEMUA 10 placé sous le thème ‘’l’Afrique face aux défis du réchauffement climatique’’ s’est achevé dimanche dans la ville d’Adiaké (Sud-Est ivoirien) avec des activités sportives, un reboisement et un concert dans la soirée.
Selon plusieurs sources sur place de nombreux débordements auraient été observés en raison de la foule trop importante, toute fois le pire a été évité.
La 10e édition de ce Festival annuel organisé par le groupe Magic System, a débuté avec l’hommage à Papa Wemba, qui avait rendu l’âme lors de l’édition 9.
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