Exclu, en février 2016, de sa formation politique pour « insubordination », l’ancien numéro deux de l’Union des forces démocratiques de Guinée, UFDG, vient d’obtenir de la justice guinéenne sa réintégration. A la grande déception des proches du président du parti, Cellou Dalein Diallo, qui menacent de s’opposer au retour du « frère ennemi ».
Jeune Afrique : comment réagissez-vous à votre victoire judiciaire ?
Amadou Bah Oury : C’est avec émotion et sérénité que j’ai appris la nouvelle. Je considère que le droit est dit. Un autre travail commence : celui du rassemblement et de la fédération de toutes les énergies pour que l’UFDG reprenne une orientation conforme à ses idéaux. Je m’y engage, pour une véritable alternative à la démocratisation de la Guinée. J’appelle tous ceux qui œuvrent dans ce sens à nous donner la main pour bâtir une grande formation politique à même de jouer un rôle important dans les prochaines années.
Sauf que certains proches de Cellou Dalein Diallo menacent de s’opposer à votre réintégration au sein du parti ?
Je n’ai pas de commentaire particulier pour des déclarations émotionnelles.
Comment comptez-vous retrouver votre place ?
J’ai toute ma place et j’aurai largement ma place. Vous allez vous en rendre compte lorsque l’UFDG va renaître encore plus forte, plus radieuse et éclairée.
Prendrez-vous part à l’assemblée générale ordinaire du parti, ce samedi ?
Je n’ai pour le moment pas une préoccupation pressante d’assister à ce genre de retrouvailles. J’ai toute une panoplie d’activités à faire. Le plus important c’est de renouer le pacte social, politique avec l’ensemble des militants.
Il y en a qui dénoncent une manipulation de la justice par le pouvoir pour affaiblir le principal parti d’opposition ?
Ce sont des paroles de perdant. Du point de vu du droit, le conseil politique ne peut en aucune manière prendre de décision, rôle dévolu au bureau exécutif national. Mon exclusion était en violation des statuts du parti. Le droit a été dit à juste raison. Celui qui dit le contraire promeut la mal gouvernance.
Cellou Dalein Diallo, président et Bah Oury, vice-président : la cohabitation s’annonce difficile…
C’est tout à fait normal. Après ce premier dossier civil, il y a un autre criminel qui interviendra dans peu de temps, relatif à la tentative d’assassinat sur ma personne.
C’est à croire que votre ambition va au-delà de la réintégration de l’UFDG….
Je n’ai jamais caché mes intentions. Je suis pour un parti rénové, rassembleur, un parti d’alternance. Ce que ne permet pas la direction actuelle. Je milite pour son changement.
Une UFDG rénovée suppose-t-elle que vous soyez le président du parti ?
Pourquoi pas ?