Pour faire face aux soldats de la secte Boko Haram, les villageois du Nord Cameroun, non loin du Nigeria, n’ont pas mis du temps à trouver la solution: ils se sont constitués en un groupe d’autodéfense. C’est le cas des populations de Kolofata.
Cette localité qui est en proie à des incursions de Boko Haram veut prendre en charge sa sécurité en appui aux efforts que fournissent les militaires sur le terrain.
Les membres du groupe d’auto-défense, munis des armes de fabrication artisanale, ont pour mission de surveiller les entrées de la ville, afin de parer à d’éventuelles attaques des membres du groupe djihadiste.
Selon les informations relayées par nos confrères de BBC, les groupes d’auto-défense « se battent bénévolement au péril de leur vie ». Pour mieux faire les contrôles, ils ont mis en place cinq barrages qui fonctionnent nuit et jour.
« Nous fouillons tous ceux qui arrivent de Kerawa. Nous demandons généralement aux gens de s’arrêter à 50 mètres et de soulever leurs vêtements afin que nous vérifions s’ils ne portent pas d’explosifs », explique Kassala Mahamat, le chef de l’équipe du premier poste de contrôle. Il a tenu à préciser que tout kamikaze qui n’obtempère pas aux ordres, subira les tirs des membres du groupe d’auto-défense.
C’est grâce à cette défense mise en place que le chef local de Boko Haram à Kerawa a été tué, avance Ali Dourtou, responsable du comité de vigilance de cette ville. Les membres du groupe d’auto-défense font savoir que le corps du terroriste, une fois identifié par les éléments de la BIR, a été enterré.
Un bilan à l’actif du groupe des villageois fait état de la neutralisation de 11 kamikazes et plusieurs attentats déjoués.
Rappelons qu’en juillet 2014, une colonne de plus de 100 militants de Boko Haram était partie de Kerawa pour attaquer Kolofata, enlevant l’épouse d’un vice-Premier ministre camerounais, Amadou Ali, et seize autres personnes, dont un notable.
Afrikmag