À deux jours de l’investiture du nouveau président Adama Barrow, Yahya Jammeh a déclaré l’état d’urgence en Gambie alors que ses homologues de la région l’appellent à quitter le pouvoir et qu’un navire de guerre nigérian fait route vers les côtes de son pays.
Après 22 ans passés à la tête de la Gambie, Yahya Jammeh semble avoir du mal à abandonner le pouvoir. Après avoir contesté le résultat des élections, qui donnait son rival Adama Barrow vainqueur, il a instauré l’état d’urgence mardi lors d’une allocution à la télévision publique. Après son recours raté auprès de la Cour suprême, il semblerait que le président ait trouvé un nouveau moyen retarder l’échéance. Mais celui-ci fonctionnera-t-il ?
Un navire nigérian en route vers les côtes gambiennes
Toujours est-il que la tension a encore monté d’un cran en Gambie, après que trois ministres de Jammeh ont démissionné, et alors qu’un navire de guerre nigérian croise le long des côtes ghanéennes en direction de la Gambie, rapporte la BBC. En effet, le président nigérian Muhammadu Buhari a été nommé médiateur par ses pairs de la Cedeao pour résoudre cette crise politique d’ampleur. Il lui faudra agir vite : la cérémonie d’investiture d’Adama Barrow, le vainqueur de l’élection présidentielle, est censée se tenir le 19 janvier prochain.
Les Gambiens entre crainte et incertitude
Ce dernier est toujours accueilli par le Sénégal dans l’attente de sa prise de pouvoir. Du côté de Yahya Jammeh, son sort est plus incertain que jamais. Après le Nigeria, le Maroc aurait à son tour proposé de l’accueillir, alors qu’Adama Barrow a officiellement déclaré qu’il n’était pas nécessaire qu’il quitte le pays. Si l’avenir semble imprévisible au plus haut sommet de l’État, la situation est toute aussi flou pour le reste de la population. Plusieurs milliers de Gambiens ont déjà quitté le pays, craignant que l’instabilité politique actuelle suscite une vague de violences. Pour ceux restés au pays, les prochains jours risquent de se dérouler dans l’attente d’un dénouement. Et dans l’inquiétude.
AFP