Les travaux de la 8ème Conférence des instances africaines de régulation de la communication (CIRCAF) se sont tenus dans la capitale béninoise, Cotonou, les 6 et 7 décembre dernier, conformément aux dispositions de l’article 8.2 de la Convention portant sa création. En effet, selon cette disposition, les présidents des instances membres se réunissent tous les deux ans en un creuset dénommé CIRCAF, encore appelée la Conférence des Présidents. Axée sur le thème « Régulation des supports de diffusion numérique et des médias en ligne : défis et opportunités »,la réunion a connu la participation de dix-neuf délégations.
A la cérémonie d’ouverture, il est revenu à M. Adam Boni Tessi, président de la Haute Autorité de l’Audiovisuelle et de la Communication (HAAC) du Bénin, en charge du Secrétariat Exécutif du RIARC, de se réjouir de l’honneur qui est fait à son institution, instance abritant le siège du RIARC, d’organiser la 8ème CIRCAF. « Pour réaliser cette activité, précise l’orateur, la HAAC disposait d’un temps de préparation assez court vu que généralement, deux années sont nécessaires ». « Ce défi a été relevé », s’est-il réjoui.
C’est pourquoi, le président Adam Boni Tessi a saisi l’occasion pour remercierles autorités du Bénin et en particulier le Chef de l’Etat et son Gouvernement pour toutes les facilités et les accompagnements dont la HAAC a bénéficiés.Il a pour finir, remercié tous les participants pour avoir honoré de leur présence les présentes assises et a rendu un hommage appuyé à ses prédécesseurs au poste de Secrétaire Exécutif du RIARC.
M.Abdourahamane OUSMANE, président du Conseil supérieur de la Communication du Niger, et président en exercice du RIARC a,à son tour, remercié toutes les délégations des instances de régulation membres du RIARC qui ont fait le déplacement de Cotonou, signe selon lui, du dynamisme du RIARC et de l’intérêt que tous portent à son rayonnement. Le président en exercice du RIARC a souhaité qu’au terme des travaux, l’autorité et la visibilité du réseau soient renforcées. Avant d’insister sur le nouveau paysage audiovisuel qu’engendrerait l’avènement de la Télévision Numérique Terrestre. A ce sujet, M. Abdourahamane Ousmane a indiqué que leséminaire thématique permettra de réfléchir pendant deux jours sur les défis et opportunités qu’engendrent les supports de diffusion numériques et les médias en ligne.
L’honneur est enfin revenu à M. joseph Djogbenou, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice en charge des Relations avec les institutions, représentant le Chef de l’Etat béninois, de présenter les nouveaux médias et leurs acteurs qui d’après lui, sont très dynamiques mais aussi très rebelles à la régulation.
Il souhaitera que les instances de régulation s’ajustent et se réajustent à la nouvelle donne induite par l’apparition desdits médias. « Le principal défi pour les instances de régulation reste la politique, les techniques à mettre en œuvre pour gérer les nouveaux supports et pouvoir accompagner ce processus », a-t-il conseillé
Le séminaire thématique a démarré avec au programme une communication introductive et quatre thèmes à développer en session, suivis du partage d’expériences. Le Conseiller Pascal Zantou de la HAAC du Bénin a dirigé les travaux.
Des thèmes aussi intéressants que novateurs tels que : le rôle des régulateurs africains face à l’avènement de numérique ; Comment l’expérience de la régulation audiovisuelle classique peut-elle constituer une source d’inspiration pour la régulation numérique à l’ère de la convergence des médias ; Supports de diffusion numérique et médias en ligne : quelle régulation pour la promotion des droits des femmes et de la culture des droits de l’Homme en général dans les médias, dans un contexte marqué par les conflits et de la montée de l’extrémisme ; Supports de diffusion numérique et médias en ligne : quelle synergie d’actions entre régulateurs de contenu et régulateurs de contenant ont fait l’objet de beaucoup de discussions.
La présidente de la Haute Autorité de la Communication, Mme Martine Condé, a eu l’honneur de présider la séance du premier thème, dont le présentateur était M. Matar Sall, membre du Conseil national de régulation (CNRA) du Sénégal.
En terme de contribution après l’exposé de M. Sall, la présidente de la HAC-Guinée a mis un important accent sur le renforcement des moyens financiers et des prérogatives des instances de régulation, de même que le développement des capacités et les compétences nouvelles pour la régulation des nouveaux médias. Elle mettra également l’opportunité à profit pour appeler à une grande visibilité des instances de régulation et un renforcement des réseaux de réflexion et d’échanges d’expériences comme le RIARC.
A l’issue des débats, les participants ont recommandé :
1- de replacer la liberté de la communication audiovisuelle au cœur de la transition numérique dans les pays membres du RIARC en créant les facilités nécessaires pour la liberté d’expression, l’accès aux sources d’information, le respect de la dignité humaine, l’égalité des genres, etc.;
2- de renforcer la coopération interinstitutionnelle entre d’une part, les membres du RIARC et d’autre part, entre les instances membres du RIARC et les instances membres des autres plateformes de régulation de l’audiovisuel et des télécommunications ;
3- de mettre en place, à travers les politiques publiques,les cadres juridiques adaptés ainsi que les moyens techniques, financiers et humains idoines.
Au total, les travaux du séminaire thématique de la 8ème CIRCAF ont été riches d’enseignements et ont permis aux participants d’appréhender les différentes dimensions de la régulation des médias en ligne et des nouveaux supports de diffusion.
YAMOUSSA TOURE
ENVOYE SPECIAL