L’opposant sud-soudanais Lam Akol vient de démissionner de ses fonctions de ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire au sein du gouvernement d’union nationale, considérant l’accord de paix impossible à appliquer à Djouba.
Lors d’une conférence de presse à Addis Abeba, l’ancien ministre a déclaré : “Puisque l’accord de paix est mort et qu’il n’y a pas d’espace politique libre à Djouba, la seule possibilité pour s’opposer à ce régime (…) est de s’organiser en dehors de Djouba”.
L’opposant a appelé à une alliance de toutes les factions de l’opposition sud-soudanaise afin de renverser le régime de Salva Kiir, dont Lam Akol fut le seul rival lors de la présidentielle de 2010.
Retour à la lutte armée ?
Lam Akol se dit ouvert à toutes les options, et n’exclut pas un retour à la lutte armée contre le président Salva Kiir : “Nous sommes tous d’accord sur le fait que le régime de Djouba doit changer. Nous avons des différences sur les moyens d’y parvenir. Certains pensent que cela doit se faire par la force, d’autres par des moyens politiques. Nous sommes en train d’en parler”, a-t-il précisé.
S’exprimant depuis la résidence de Riek Machar, Lam Akol a cependant refusé de dire s’il comptait rejoindre les rangs du vice-président et chef des ex-rebelles, en fuite à l’issue des combats meurtriers qui ont opposé ses forces à celles de Salva Kiir à Djouba du 8 au 11 juillet.
L’ ex-rébellion divisée
À la suite de ces affrontements, qui ont fait plus de 300 morts, le président Kiir a décidé de remplacer Riek Machar au poste de vice-président par Taban Deng Gai, lui aussi issu de l’ex-rébellion, faisant resurgir les divergences profondes qui agitent cette dernière.
Une décision venue compromettre l’accord de paix signé le 26 août 2015, destiné à mettre fin à la guerre civile déclenchée entre les factions de Salva Kiir et de Riek Machar, et qui avait donné lieu à la création d’un gouvernement d’union nationale fin avril.
Dans la foulée, Lam Akol, qui n’a cessé de dénoncer la rivalité entre les deux camps, a annoncé qu’il quittait la tête de son parti d’opposition, le Mouvement populaire de libération du Soudan-Changement démocratique (SPLM-DC), qu’il avait fondé en 2009 après son départ du SPLM au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 2011.
AFP