La fièvre hémorragique Ebola qui sévit dans notre sous-région a projeté tragiquement la Guinée au devant de l’actualité internationale. Cette épidémie très meurtrière s’est développé aussi bien en Guinée que dans les autres pays du fait de l’irresponsabilité et de la mal-gouvernance endémique des dirigeants de Conakry.
Le nombre de morts voisine 1500 et l’OMS pronostique une catastrophe planétaire où plus de 20 mille personnes seront infectées par le virus dans quelques semaines.
Le gouvernement guinéen doit rendre compte à la communauté nationale et internationale de son manquement grave à sa responsabilité première « assurer la protection de ses citoyens ».
Ailleurs pour moins que cela , des dirigeants de grande envergure sont traînés devant les tribunaux et déchus de leur fonction ( par exemple :le sang contaminé en France).
En plus du préjudice humain considérable avec des milliers de malades et de morts, la fièvre Ebola est à terme en train de détruire le tissu économique de la toute la région.
A une catastrophe sanitaire succède une catastrophe économique et sociale de vaste ampleur. En Guinée, selon les projections de la Banque Mondiale, une perte de 1 % de PIB est attendue.
Dans certaines localités du pays , les fermetures des frontières accentuent la famine et la menace d’une catastrophe humanitaire est imminente. Les projets gouvernementaux des autres pays comme le Liberia et la Sierra-Léone sont littéralement anéantis.
La CEDEAO doit certes chercher à juguler le plus rapidement cette crise sanitaire mais il est essentiel également de sanctionner l’irresponsabilité et la négligence coupable de Conakry qui ont provoqué ces drames.
Comme à leurs habitudes, les dirigeants guinéens feignent d’ignorer leur propre culpabilité pour se dédouaner. Mais, cette fois ci la coupe est pleine.
La découverte à l’aéroport de Dakar d’une cargaison de devises en provenance de Conakry que la BCRG a reconnu et a endossé la responsabilité de cette opération trouble, et les vacances ou l’évacuation sanitaire du Chef de l’État guinéen à Tunis suscitent les interrogations et les inquiétudes de la communauté nationale.
Encore une fois devant des faits d’une extrême gravité pour notre pays, ce sont la désinvolture et le déni de la vérité qui sont la ligne de communication des autorités officielles.
Dans le premier cas comme dans le second, les guinéens ont droit au respect et à la bonne information.
Que le Chef de l’État constitutionnellement investi, disparaisse de l’horizon médiatique voilà maintenant dix jours sans que le Gouvernement ne donne aucune preuve irréfutable de ses vacances ou de son hospitalisation en Tunisie est une insulte au sens collectif de responsabilité des guinéens.
Un Chef de l’État, comme tout autre être humain est sujet à la maladie, et mérite par conséquent d’être soigné. C’est un droit respectable et inaliénable.
Par contre en tant que garant de la souveraineté nationale et clé de voûte des institutions, il est obligatoire que le peuple guinéen soit informé des raisons véritables de son absence prolongée.
Les guinéens sont habitués aux mensonges d’État. La crise sanitaire et économique qui prévaut dans notre pays imposent urgemment que nous sachions la vérité. Ne rien dire, c’est une manière de précipiter la Guinée dans le chaos.
Quant aux patriotes et aux démocrates , il leur appartient dans ces moments troubles d’assurer la protection de tous les citoyens sans exclusive, de chercher à faire prévaloir l’intérêt national et de faire triompher les aspirations démocratiques de la société seules gages de paix et de réconciliation durables en Guinée.
BAH Oury
Ancien Ministre de la Réconciliation Nationale
1er Vice-Président de l’UFDG