Le ministre guinéen de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (ESRS), M. Yéro Baldé, rentré d’une tournée, a animé, vendredi, 03 juin 2016, à son département, une conférence de presse pour expliquer les réalités dans les institutions universitaires publiques et prives, les Centres de recherches scientifiques et les Centres de documentation du pays, rapporte l’AGP.
La tournée du ministre a eu pour objectif, de voir comment fonctionnent les institutions, quels sont les problèmes auxquels elles font face et quels sont les exploits que le département pourra faire dans le but d’améliorer les conditions de vie des travailleurs.
Devant des cadres de son cabinet, le ministre de l’ESRS, Yéro Baldé a dit : «Pendant ma tournée à l’intérieur du pays, j’ai eu à visiter le Centre universitaire de Kindia, le Centre de recherche de l’Institue de Recherche de Géologie Appliquée de Guinée et celui de Kankan, où il y’avait quelques problèmes. Au retour, j’ai été également à Kissidougou, Faranah, N’zérékoré, Lola, au Mont Nimba, Dalaba, Labé, Boké, Kamsar et Dubréka».
Selon le ministre, au niveau du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS), il y a 18 Institutions d’Enseignement Supérieur publiques (Universités et Centres Universitaires), 41 Institutions d’Enseignement Supérieur (Universités) qui sont du privé, 21 Institutions de recherche scientifique et 800 de la documentation, implantées à travers tout le pays.
«Nous avons en moyenne 105.350 étudiants, dont 29% de filles. 60% qui viennent du secteur public et 40% dans le secteur privé. Plus de 2.300 enseignants, dont 10% qui sont de rang magistral, c’est-à-dire qui sont du niveau professorat, des directions de recherches ou encore des maitres de conférences. Nous avons 503 chercheurs, dont 11,5% de femmes et 35 rangs magistraux», a-t-il dénombré.
Aux dires de M. Baldé, «le budget le l’Enseignement Supérieur fait 36% du budget de l’Education nationale. Et, comparativement à d’autres pays, le budget reste très faible pour donner une éducation de qualité à nos jeunes et à nos enfants. La subvention d’équilibre des Centres de recherche et des Centres de documentation fait 0,04% de l’ensemble du budget de l’Education nationale».
Parlant des difficultés dans le secteur, le ministre a fait savoir : «nous avons des infrastructures qui ne sont pas aujourd’hui à la hauteur de ce qu’on attend d’une Université ou d’un Centre de recherche. Il ya des efforts à faire».
M. Baldé a noté, qu’il y a aussi des équipements qui font également défaut, mais qu’il faut revoir par rapport aux besoins. «Le problème fondamental des enseignants qui ne représente que 10% du rang magistral, et c’est 10% sont d’un âge très avancé».
Donc pour le ministre, «il y a une question de relève. Et, c’est ce qui fait qu’aujourd’hui dans le corps enseignant, il y a des personnes de niveau Licence, Maîtrise qui donnent des cours. Cela joue sur la qualité de l’enseignement, car pour preuve, le président Alpha Condé a dit tout récemment, que l’éducation nationale en Guinée est en crise, le système est malade pour plusieurs raisons».
Dans les raisonnements du ministre de l’ESRS, la raison fondamentale c’est la question de la disponibilité d’enseignants en nombre et en qualité. Et depuis des décennies la relève n’a pas été assurée, il n’y a pas eu la formation, due au faite que le secteur n’est pas attractif, le niveau des salaires, le revenu ou les conditions de vie des enseignants est très faible.
Suite ces constats, le ministre a indiqué, que son département est en train de mettre en place l’une des mesures qui ont été envisagées dans un document de politique, notamment la formation des formateurs, comment attirer les enseignants, afin que la relève soit là.