Le président gambien Yahya Jammeh a au cours d’un entretien accordé à nos confrères de ‘’Jeune Afrique’’, tenu des propos virulents à l’endroit du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon et l’ONG Amnesty International. Ces propos du président gambien font suite aux récentes demandes de l’ONU et de l’ONG Amnesty, de l’ouverture d’une enquête sur la mort en prison, de l’opposant Solo Sandeng, du parti UDP.
“Ban Ki-moon et Amnesty International peuvent aller en enfer! Qui sont-ils pour exiger cela?. “Où est le problème ? Des gens qui meurent en détention ou pendant un interrogatoire, c’est très commun. Là une seule personne est morte, et ils veulent une enquête? Personne ne me dira que faire dans mon pays”, martèle Jammeh.
S’adressant aux occidentaux qui ne cessent de le qualifier de dictateur, il réagit en affirmant qu’il est “fier” d’être qualifié de “dictateur” par les Occidentaux. Poursuivant il affirme qu’ils sont “habitués à ce que les chefs d’Etat africains ne soient que des béni oui-oui” et qu’il se considère comme “un dictateur du développement”. “Lorsque j’ai pris le pouvoir, ce pays était un des plus pauvres au monde, il ne l’est plus. Il y a une opposition, un parlement, un système de santé fiable…” énumère-t-il.
La Gambie reste classée comme un des pays les plus pauvres de la planète mais “à quoi sert-il d’avoir un taux de croissance à deux chiffres quand la moitié des écoles sont vides parce que les enfants sont obligés de travailler?” déclare-t-il. “J’ai un problème avec les institutions de Bretton Woods. Ma croissance, ma prospérité, c’est moi qui les définis”, estime-t-il.
Abordant le volet de la limitations des mandats réclamée par l’opposition, le président gambien n’est pas allé du dos de la cueillère pour repondre: “Je serai président aussi longtemps que Dieu et mon peuple le voudront”, s’est il exprimé, tout en balayant d’un revers la limitation des mandats.