Les corps de 170 migrants africains dont l’embarcation s’est retournée vendredi au large de la Libye ont été retrouvés près de la localité d’Al-Qarabole, à 60 kms à l’Est de Tripoli.
« Nous avons libéré une centaine de corps qui étaient bloqués dans la cale de l’embarcation en bois de 16 mètres qui a chaviré non loin de la côte […] Il semble que l’embarcation s’est soudainement retournée, ne laissant aucune chance à ses occupants », a déclaré l’un des garde-côtes, Abdellatif Mohammed Ibrahim. Il ajoute que 70 autres corps qui n’ont pas été piégés dans l’embarcation ont été rejetés par la mer, dont ceux de cinq enfants en bas âge.
Des Ethiopiens et des Erythréens parmi les victimes
Faute de papiers, les secouristes n’ont pu établir une liste des victimes et déterminer avec précision leurs nationalités. « Tout ce qu’on sait d’après les rares papiers retrouvés c’est que des Éthiopiens et des Érythréens figuraient parmi les victimes », a déclaré ce garde-côtes. Seize personnes avaient survécu au chavirement du bateau vendredi, avait alors indiqué Abdellatif Mohammed Ibrahim en faisant état à ce moment-là de quinze corps retrouvés.
Relâchement de la surveillance des côtes
Les opérations de secours ont pris du temps en raison d’un « grand manque de moyens des garde-côtes libyens », a poursuivi cet agent. L’étendue des frontières – plus de 5 000 km sur terre et environ 2 000 km en mer – rend difficiles et coûteux les efforts des autorités libyennes en matière de sauvetage, d’hébergement et de rapatriement des clandestins, alors même qu’elles ont du mal à assurer la sécurité de leurs propres habitants.
Profitant du relâchement de la surveillance des côtes de la Libye, pays plongé dans le chaos et où le gouvernement n’exerce qu’une autorité théorique, les passeurs se font nombreux pour proposer aux migrants la traversée de la Méditerranée, notamment en direction de l’Italie.
AFP