Suite à la réapparition des nouveaux cas de la maladie de la fièvre hémorragique à virus Ebola en République de Guinée, plus précisément dans la sous-préfecture de Koropara, préfecture de N’zérékoré en Guinée Forestière, la Coordination Nationale de la lutte contre Ebola a organisée une réunion de crise, vendredi, 18 mars 2016, à son siège, regroupant ses partenaires de lutte, pour trouver des stratégies qu’il faut afin de bannir vite la propagation de cette maladie.
A la sortie de cette réunion, le coordinateur national de la lutte Contre Ebola, Dr Sakoba Keita a confié : «Nous avons été informés avant-hier de la survenu successive des trois décès dans une famille dans l’intervalle de 21 jours. Comme nos équipes de surveillance, en collaboration avec la communauté, avaient passé le message dans la zone, indiquant que toute famille qui enregistrait des décès successifs dans l’intervalle de 21 jours doit suspecter la présence d’Ebola en son sein. Et c’est ce qui fut fait. Donc, nos équipes sont intervenues en collaboration avec l’Administration pour que nous puissions prendre contact avec la famille. On a trouvé qu’ils y avaient quatre cas suspect d’Ebola et ils ont fait des prélèvements. Parmi les quatre, il y a deux sujets qui ont eu leurs échantillons positifs au virus hémorragique Ebola. Donc, à partir de ce moment, nous considérons une réémergence d’Ebola dans la localité».
Pour éviter la propagation de cette maladie, Dr Sakoba a fait savoir, que l’équipe qui était à N’zérékoré a été renforcée pour préparer la coordination des interventions.
Après cette première réunion de crise par rapport à cette résurgence de la maladie, des mesures urgentes ont été prises.
«Premièrement, qu’il faut tout faire avec les appuis des autorités, des ressortissants de la sous-préfecture de Koropaga et de tous les citoyens, y compris la presse locale et nationale, pour que la Coordination puisse obtenir l’adhésion, l’accompagnement, l’acceptation de la population de Koropara, à l’intervention de ses agents et autres partenaires sur le terrain.
Le deuxième point, c’est l’envoi d’une mission d’investigation conjointe (Ministère de la Santé, OMS et CDC) dans la zone pour contrôler s’il n’y a pas d’autres cas et faire le recensement des comptes. Et une fois que cela est fait, nous allons mettre la zone en cerclage de 20m 50, car des équipes qui vont camper à Koropara sont déjà préparées pour faire le suivi des contacts. Il y aura une équipe de triage qui va extraire tous les cas suspects pour lesquels des dispositions sont prises pour leur alimentation et celle des familles où il aura des cas. Elle fera aussi la promotion de l’hygiène dans la localité.
Le troisième point, mettre en place une équipe d’enterrement digne et sécurisée pour que tous les décès soient prélevés, tout en assurant un enterrement sécurisé. Mettre en place une plate forme communautaire de communication pour résoudre les différends qui vont naître entre la population et les équipes de la Coordination. En même temps expliquer le bien fondé de leurs interventions dans la localité. Il y aura une radio immobile qui va être mobilisée dans la sous-préfecture de Koropara pour relayer toutes les informations et les messages qui vont être donnés en faveur de la population pour contrecarrer les rumeurs qui circulent dans la localité», a expliqué le coordinateur national.
Pour l’évaluation de la situation Dr Sakoba Keita a noté : «Nous allons reprendre nos réunions quotidiennes et à Conakry et à N’zérékoré, pour évaluer la situation à tout moment, pour que nous puissions prendre les mesures idoines. Donc, l’équipes de vaccination a été mobilisée pour qu’elle puisse arriver à N’zérékoré dans les 48heures qui suivent. Dès que la population va lever sa réticence, nous allons procéder à la vaccination de tous les contacts, afin d’arrêter cette nouvelle flambée à moins de 21 jours, comme on a pu le faire à Forécariah et dans d’autres localités».
Parlant des moyens, il a affirmé : «Tous les moyens sont mobilisés et tous les partenaires sont prêts à accompagner la Guinée pour étouffer cette nouvelle situation».
Terminant ses propos, le coordinateur national de la lutte contre Ebola en Guinée, Dr Sakoba Keita a révélé : «Même pour l’extraction des quatre malades, les populations ont exigés qu’elles ne veulent pas voir la Croix Rouge, ni les véhicules de la Santé. Une telle attitude aide la maladie à se propager dans la sous-préfecture, qui à 8 mille habitants et qui risque de contaminer toutes les localités avoisinantes».
AGP